Présidée par l’artiste plasticien, Guidimbaye Apollinaire alias Doff, l’association Knock on art a lancée officiellement ses activités le vendredi 13 juin 2025 dans sa galerie Keï Kor. Knock on art se veut une association laïque, apolitique et à but non lucratif.
Créée par des jeunes passionnés par l’art plastique, l’association Knock on art spécifiquement dédiée à la formation, la promotion, la production et à la valorisation des arts sur le plan national et international. Selon Doff, le mandat principal est défini par le soutien actif à la créativité artistique, l’accompagnement structuré des artistes, la contribution à l’organisation du marché de l’art au Tchad, et dans la sous-région. « L’expression artistique constitue un vecteur significatif de dialogue interculturel et intergénérationnel, de découverte individuelle et de développement sociétal. Knock On Art fournit aux artistes un environnement propice à leur expression créative, à leur perfectionnement professionnel et à l’obtention d’une reconnaissance légitime aux plans national et international », informe Guidimbaye Apollinaire.
Pour atteindre ses objectif, Knock on art a organisé de décembre 2023 à novembre 2024 une première résidence de formation et de création avec 5 artistes plasticiens. « Elle a permis aux artistes résidents de bénéficier d’un accompagnement et d’une visibilité en exposant leurs travaux et en rencontrant des professionnels et amateur d’Art », souligne le plasticien Doff. Une seconde résidence organisée fin 2024 et qui se poursuit, réuni 18 artistes plasticiens autour d’une programmation intensive axée sur la recherche, l’échange, la découverte de diverses techniques. « Les artistes bénéficient : d’un espace de travail adapté, stimulant la créativité et l’innovation, d’un accompagnement professionnel de qualité ; d’une visibilité permanente de leurs œuvres, et une restitution générale en fin de résidence à la Galerie Kei-Kor ; de plusieurs ateliers de formation animés par des artistes internationaux », ajoute Doff. Il informe que dans les mois à venir d’autres ateliers seront organisés. « Atelier de photographie « Apprendre par l’image », animé conjointement par John Kalapo du Mali et Yvon Ngassam qui se tiendra au mois de juin ; Graffiti et peinture murale, animé par Sèyo, artiste suisse au mois de juillet ».
Selon Guidimbaye Apollinaire, l’objectif établi est de conférer au Tchad le statut de référence incontournable dans le domaine des arts. « Cet objectif sera atteint par l’accompagnement des artistes dans leur parcours de professionnalisation et par l’instauration d’un marché de l’art dynamique et équitable pour leurs créations. Pour y arriver nous souhaitons à court terme la mise sur pied d’un Centre artistique pluridisciplinaire et à long terme d’une école des Beaux-arts qui accueillera le monde », envisage-t-il.
Pour Peter Bieler, directeur de la Coopération Suisse au Tchad, seul partenaire de Knock on art, la culture est vectrice de paix et de cohésion. « Dans un contexte souvent marqué par les différences plutôt que du commun, la culture a ce pouvoir singulier de tisser des liens invisibles entre les êtres. Par la musique, la peinture, la danse, le théâtre ou toute autre forme d’expression, nous franchissons les barrières de la langue et de l’origine. Nous découvrons l’Autre, non plus comme un étranger, mais comme un compagnon de voyage sur le même chemin de l’humanité. Chaque rencontre entre artistes de diverses régions, chacune de vos créations, devient une passerelle vers la compréhension mutuelle » estime-t-il.
Il ajoute que résidence Knock on Art n’est pas un simple hébergement ou lieu de formation. « C’est un véritable laboratoire artistique, un lieu où l’excellence rencontre l’innovation. Nous parlons de filières de sculpture sur métal et sur bois, de studios de peinture équipés de matériaux professionnels ou de la photographie avec du matériel de pointe ou encore une bibliothèque spécialisée », ajoute Peter Bieler. Selon la vocation première de cette résidence est de réunir les artistes, issus du Tchad et d’ailleurs, pour créer un écosystème créatif dynamique. « Chaque participant apporte son univers, son héritage, ses techniques, ses questionnements. Le dialogue en naît, la curiosité s’éveille, et l’inspiration se propage. Peut-être et au fil du temps des groupes de travail mixtes s’organiseront pour élaborer des activités collectives, expositions, performances, installations éphémères ».
Peter Bieler renouvelle la disponibilité de son institution à appuyer l’initiative. « À travers ces infrastructures et ces dispositifs de formation, la Coopération suisse souhaite offrir aux artistes les moyens de repousser leurs propres frontières créatives, de s’engager dans des collaborations inédites et de se préparer à rayonner, tant localement qu’internationalement ».