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Le barreau du Tchad interpelle le gouvernement sur les situations socioéconomique et sécuritaire déplorables que vivent les populations tchadiennes

Le barreau du Tchad interpelle le  gouvernement sur les situations socioéconomique et sécuritaire déplorables que vivent les populations tchadiennes 1

Par un point de presse fait ce 12 mai 2023, le président du conseil de l’ordre des avocats du Tchad Me Djerandi Laguerre Dionro appelle le gouvernement de transition a assumé ses  responsabilité face aux situations  socioéconomique et sécuritaire déplorables que vivent les populations tchadiennes.

Parmi les droits économiques, sociaux et culturels reconnus au Tchad, l’on peut noter au passage le droit au travail et tous ses dérivés, le droit à un niveau de vie suffisant y compris de la  nourriture, des vêtement, un logement ainsi qu’une amélioration constante des conditions d’existence. Le gouvernement a l’obligation de créer selon le président du conseil de l’ordre des avocats du Tchad Me Djerandi Laguerre Dionro  des conditions pour une jouissance effective de ces droits, à tous sans discrimination aucune. « L’on constate avec amertume la dégradation sans cesse des conditions socio-économiques allant de la rareté du carburant au manque d’électricité et de l’eau, aux coûts de vie et de transport galopants et Tout cela met à mal et en péril la vie des Populations », informe-t-il.

Pour le Bâtonnier, la paix, la quiétude et la sécurité du citoyen, c’est aussi créer les conditions nécessaires pour que ce dernier  ait un minimum vital et que les besoins élémentaires soient couverts. De ce fait, celui-ci   interpelle les autorités de transition sur leur obligation de bonne gouvernance , qui induit les principes de responsabilité, l’obligation de rendre compte de ses actes et la capacité de répondre aux besoins de la population.

Me Djerandi Laguerre Dionro, appelle également à la responsabilité des autorités de transition de lutter à tous les niveaux contre les discriminations de toute sorte, l’incompétence, la corruption, la cupidité, l’égoïsme, l’incapacité de saisir les opportunités, la marginalisation, les violations des droits de l’homme qui sont entre autres les causes de la mauvaise gouvernance qui impacte les conditions de vie socioéconomique. « Nous exigeons que le gouvernement de transition assume ses responsabilités pour que des  solutions urgentes soient trouvées et des mesures de prévoyance prises à temps utiles pour prévenir de telles crises sociales.   La saison des pluies approchant, le gouvernement doit prendre des mesures de précaution et des dispositions utiles pour pallier à toutes éventualités car, les actions du gouvernement doivent être aussi et surtout préventives », dit -il.

La  question sécuritaire dans plusieurs villes et villages prend de proportions très inquiétantes et relève également  d’après le bâtonnier,  d’une question de gouvernance qui met les autorités de transition face à leurs responsabilités de faire respecter l’état de droit. « En effet, la mauvaise gestion des conflits ou leur gestion partiale, l‘implication  de certaines autorités politiques, administratives, militaires et traditionnelles dans l’exacerbation des conflits, les discriminations de toutes sortes et violences exercées par les forces de défense et de sécurité, sont de nature à créer un repli identitaire, un élan communautaire et ethnique qui ne favorisent pas le respect des droits de l’homme, de l’état de droit et la recherche de la paix », déplore t-il.

D’après le président du conseil de l’ordre des avocats du Tchad, le Barreau du Tchad est fortement indigné par la situation sécuritaire dans le Mont de Lam, dans la zone de Goré et ses environnants, le long de là frontière  Tchad-Centrafrique et dans d’autres localités du Tchad qui a conduit à des pertes en vies humaines, des blessés parmi lesquels des femmes et des enfants  ainsi que des religieux.

Pour lui, la sacralisation de la vie humaine est devenue un vain mot, certaines personnes détenant des armes,  ont comme, un droit de vie et de mort sur leurs semblables. «  La situation qui prévaut dans certaines localités du pays est inadmissible et le Barreau en appelle à la responsabilité et à la prompte diligence du gouvernement afin que de tels actes cessent et que ceux qui l’ont commises ne demeurent continuellement impunis », souligne -t-il.

Le bâtonnier, est aussi revenu, sur l’interpellation restée jusque-là lettre morte du gouvernement de transition sur la situation au Parquet général de N’Djamena notamment, la nomination d’un notaire en qualité de Procureur général.  Selon Me Djerandi, le Barreau se rend compte de l’application du dicton «le chien aboie, la caravane passe ».   « En fait, il semble que la logique consiste à dire, les acteurs judiciaires feront de bruits pour un temps et cela va passer. Or, il s’agit d’une  question capitale de droit et le Barreau entend mener des actions à un autre niveau, relativement aux actes posés par le Parquet général, si le gouvernement de transition ne remédie pas en urgence à cette situation », fait-il savoir.

Le Barreau a également interpellé  les partenaires du Tchad sur la clairvoyance et l’objectivité de leurs actions et leurs appuis qui ne doivent pas être mus par leurs intérêts ou ceux d’un groupe au détriment de la population. « La paix, la sécurité restent des vains mots si les conditions idoines pour la jouissance par les citoyens de leurs droits et libertés ne sont pas créées et l’Etat de droit mis à mal », conclut-il.

Lobey Bab Sidick