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« Aucune communauté, aucun groupe, aucun parti ne peut désormais à lui seul prétendre gouverner ou diriger ce pays », Moussa Faki Mahamat

« Aucune communauté, aucun groupe, aucun parti ne peut désormais à lui seul prétendre gouverner ou diriger ce pays », Moussa Faki Mahamat 1

Au lancement des travaux du dialogue national inclusif ce 20 août 2022 au palais du 15 janvier, le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a réaffirmé dans son allocution l’engagement de son institution d’accompagner le peuple tchadien dans leur choix et émis son regret de l’absence de plusieurs acteurs politiques, sociaux et politico-militaires à ces assises.

Pour Moussa Fakir Mahamat, les souhaits de l’union africaine est un succès éclatant à cette rencontre historique visant à ouvrir une nouvelle ère pour le Tchad, car il est profondément regrettable de constater qu’après 3 décennies, le peuple tchadien se retrouve dans les mêmes, voire pires conditions de tension et de recours à la force et à la violence pour tracer les trajectoires politiques et pour écrire l’histoire de leur pays. « L’histoire, une fois encore vous rassemble, non pour cette sempiternelle œuvre de Sisyphe à laquelle nous a habitués l’évolution politique du Tchad, mais pour l’élaboration d’un solide contrat à durée illimitée d’un Tchad de justice, de paix et de progrès . (…) Je sais seulement avec certitude que nous tous ici dans cette salle, avons assez de voir le Tchad en crise », déclare-t-il.

Soulignant son regret de l’absence à ces assises de plusieurs acteurs politiques, sociaux et politico-militaires, Moussa Faki Mahamat a rappelé que le peuple tchadiens, aspire plus que jamais à être gouvernés autrement et qu’il est grand temps de stopper la spirale de la violence, les guerres, les rebellions et la préférence de la force comme voie archaïque d’accès au pouvoir et de conservation de celui-ci. « Il n’y a point de salut, ni gloire, ni prospérité pour la nation tchadienne dans une voie pavée de haine, de luttes barbares, de douleurs, de destruction et de trépas. Les tchadiens, veulent enfin vivre et s’épanouir dans un État ou le travail, la justice, l’abondance, la quiétude, la tolérance et la joie seront désormais leur quotidien », remarque-t-il.

Selon lui, la résurrection du communautarisme est un vrai cancer pour le Tchad connu jusqu’à une époque récente, pour la cohabitation pacifique de toutes ses communautés. « N’écoutez pas ceux qui cherchent à vous diviser en chrétiens et musulmans, en citadins et ruraux, en agriculteurs et éleveurs, en ethnies et tribus rivales, se regardant éternellement en chiens de faïence, dents et griffes sorties pour mordre et manger la chair du voisin. N’écoutez pas ceux qui vous disent que l’honneur, la dignité et la gloire sont dans la revanche, la vendetta et le droit du sang. Ceux-là vous ont menti, vous ont trompé, vous ont vendu des illusions et des chimères de lendemains meilleurs. Aucune communauté, aucun groupe, aucun parti ne peut désormais à lui seul prétendre gouverner ou diriger ce pays. Aucune entité, quels que soient sa force, ses ambitions, ses atouts actuels ou potentiels ne peut prétendre gouverner seul ce vaste pays, complexe, divers et diversifié. Votre grand défi aujourd’hui est de construire le vrai consensus national avec intelligence, fraternité, respect, équité et justice » conseille le président de l’union africaine.

D’après Moussa Faki Mahamat, l’Ua ne peut rien contre la volonté du peuple tchadien, ni contre la volonté d’aucun peuple africain. « Vous voulez décider dans le sens de l’histoire et dans l’intérêt supérieur du peuple tchadien ? Alors décidez dans ce sens. Vous voulez continuer à tourner en rond ? Alors allez-y, têtes baissées à faire comme avant, ignorant les exigences d’une population longtemps silencieuse. L’union africaine peut simplement vous accompagner dans vos choix lorsqu’ils sont en conformité avec ses principes et décisions. Elle est prête à tout mettre en œuvre pour le salut de votre grand pays et de son merveilleux peuple », informe-t-il avant d’ajouter que son institution a mise sur pied un groupe de contact international pour accompagner les Tchadiens dans la transition.

Kedaï Edith