Edito

Edito 038: Au revoir et merci Barack

 

Edito 038: Au revoir et merci Barack 1

Au revoir et merci Barack

C’est l’heure des adieux pour Barack Hussein Obama, 44ème président des Etats-Unis d’Amérique, premier afro-américain à accéder à la magistrature suprême de la 1ère puissance mondiale.

Le Président des Etats-Unis quitte le pouvoir pendant une période marquée d’incertitudes estiment les analystes qui se demandent à quoi ressemblera le monde avec le truculent Donald Trump à la maison blanche, Poutine au Kremlin et les chances d’avoir Marine Le Pen à l’Élysée? 

Il y’a huit ans,  au soir du 4 novembre 2008, c’est une immense clameur de joie et un espoir, peut-être naïf, qui a traversé le continent à cause du succès de celui que notre compatriote Ali Abdérahmane Haggar appelle «Le fils du Kenyan». Pour les africains, ce n’était pas un Luo du Kenya qui accédait à la maison blanche, mais seulement un fils d’Afrique, entretenant au passage les espoirs parfois démesurés qu’un noir à la tête des États-Unis donnera un coup de boutoir à la démocratie et à l’économie du continent de ses ancêtres.

Très vite, les espoirs  se sont transformés en désillusions nous faisant oublier qu’Obama appartient aux États-Unis et n’a plus d’africain que l’ascendance. Toujours est-il qu’au cours de rares visites sur le continent, le chef de l’exécutif américain, avec l’éloquence qu’on lui connait, mais aussi non sans sincérité a appelé à une Afrique avec «des institutions fortes et non des hommes forts» et au développement du continent par ses propres fils et non pas, grâce aux autres.

Brillant, lucide et sincère, Obama n’a pas toujours été compris et parfois sévèrement jugé par la jeunesse du continent qui lui reproche de n’en n’avoir pas fait assez. On retiendra de ses huit années de présidence, le système social de couverture sanitaire, la reprise des relations avec Cuba et l’Iran et enfin la signature des accords sur le climat. Dans la presse internationale, on entend très peu parler d’un programme qui portera des fruits pour l’Afrique dans les années à venir.

Mais pour nous, Barack Obama a été visionnaire en choisissant de semer la bonne graine qui, évidemment ne produira des fruits que sur du long terme. Le programme Yali (Young african leader initiative), qui consiste à faire venir aux États-Unis, des jeunes africains des divers secteurs, identifiés dans leurs pays respectifs pour un séjour au pays de l’oncle Sam en vue d’un réseautage et d’une formation pour en faire des leaders de demain. « Notre objectif en créant Yali,  c’est de vous donner les moyens de nouer des contacts entre vous, de mettre des ressources et des réseaux à votre disposition aussi, pour que vous puissiez devenir des leaders dans les milieux d’affaires, le gouvernement et la société civile de demain. Le talent que vous incarnez tous va être l’avenir de vos pays » a expliqué Obama.  

Depuis 2010, l’initiative a évolué pour porter le nom de Nelson Mandéla, sans doute l’Africain du siècle , mais surtout un appel aux jeunes futures leaders à prendre en main leur destins et celui de leurs pays.

Plusieurs jeunes tchadiens participent depuis son lancement à l’initiative du président américain. Il est peut-être tôt d’évaluer l’impact sur le continent voire notre pays. En attendant, il faut tout de même saluer l’initiative du président américain qui a choisi d’investir sur l’avenir. Il y’aura sans doute de l’ivraie dans ces graines, mais nous en espérons beaucoup de bons. C’est pourquoi à l’heure du bilan, Le Pays lui dit au revoir et merci Barack !

La rédaction