Politique

Avocksouma Djona adhère au parti Les Démocrates

Avocksouma Djona adhère au parti Les Démocrates 1

Le professeur Avocksouma Djona Atchénémou, ancien membre du bureau politique de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (Undr) qui a démissionné du parti de Saleh Kebzabo annonce aujourd’hui son adhésion au parti Les Démocrates. Il entend poursuivre la lutte auprès du peuple tchadien.

Son divorce avec le parti de la calebasse de Saleh Kebzabo était consommée depuis le 30 juillet dernier après l’entrée du parti dans le gouvernement de transition. Mais depuis lors, le professeur Avocksouma Djona Atchénémou qui a toujours épousé la lutte de la coordination des actions citoyennes, Wakit Tamma n’a annoncé sa nouvelle destination. Sans langue de bois, l’écrivain et homme politique annonce son adhésion au parti Les Démocrates. « En démissionnant de mon ancien parti, j’avais promis de m’engager à poursuivre mon combat auprès du peuple tchadien. J’adhère aujourd’hui 11 décembre au parti « Les Démocrates» pour me consacrer à la lutte politique dans mon pays et auprès des miens, je veux dire le peuple tchadien », précise-t-il.

Il a promis se consacrer, auprès des patriotes qui aiment ce pays, le restant de sa vie dans ce combat politique palpitant. « Je suis en phase avec le programme politique et les statuts du parti « Les Démocrates ». Je m’engage à les respecter dans toute leur rigueur. Je tiens à féliciter les patriotes qui ont consacré tous leurs efforts pour faire aboutir ce parti », annonce le professeur Avocksouma Djona Atchénémou qui aux dirigeants de son nouveau parti : « je ne vous décevrai pas ».

L’ancien cadre de l’Undr est loin d’oublier la gestion chaotique du pays par le Mouvement patriotique du salut (Mps) du défunt Idriss Déby Itno. « En trente-un ans, le peuple tchadien a été régenté par le Mps. Le défunt président ldriss Déby Itno avait concentré tous les pouvoirs entre ses mains, mais au final, nous n’avions vu que des échecs cuisants » précise le professeur Avocksouma Djona Atchénémou qui informe que face aux défis et aux difficultés, le parti ne fait que fuir ses responsabilités. « Le parti-état, Mps ne s’était illustré que par la fuite. Oui, nous l’avions vu fuir quand il s’agissait d’adopter le code de la famille pour protéger la veuve et l’orphelin. Nous l’avions vu fuir alors qu’il était de sa responsabilité d’arrêter ces conflits dits intercommunautaires pour protéger la vie du paysan et de l’éleveur. Il était insensible quand il fallait arrêter les enlèvements contre rançon. Nous l’avions vu fuir lorsqu’il devait résoudre le problème lancinant d’eau et d’électricité », dénonce-t-il. L’ancien parti au pouvoir était, fustige-t-il, absent devant le chômage massif des jeunes de ce pays sauf celui des siens. « Il n’avait pas agi pour construire des routes devant sécuriser les déplacements des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire national. Nous ne l’avions pas vu agir contre la corruption, la fuite des capitaux ou pour assainir le climat des affaires. Nous l’avions vu fuir quand il s’agissait de lutter contre la maladie pour sauver la vie de la femme et de l’enfant. Il était sans réaction devant l’obscurantisme et l’ignorance qui concernent encore aujourd’hui plus de 80% d’analphabètes de notre pays », ajoute-t-il.

Il assure par ailleurs que le parti ne faisait rien devant la désunion des Tchadiens et le délitement de la nation tchadienne. « Où était-il lorsque des jeunes devaient se mesurer à d’autres sur la planète au plan sportif et culturel en voulant porter le flambeau national », s’est-il interrogé ?

Pour lui, l’ancien président n’avait rien fait pour construire ce pays. « Un homme d’Etat prépare l’avenir, mais lui s’était investi sur le présent en protégeant les acquis de sa famille et de ses proches. Un homme d’Etat veille sur les intérêts de son peuple, mais lui avait misé sur ceux de la France pour se maintenir au pouvoir. Un homme d’Etat crée les conditions du développement endogène de son pays, mais lui s’était investi dans le pillage systématique, dans la spoliation et la pauvreté endémique. Un homme d’Etat crée les conditions d’une alternance politique crédible, mais lui n’avait encensé que les siens pour leur faciliter la succession dynastique », déplore le professeur Avocksouma Djona Atchénémou qui estime qu’en trente-un ans, le Tchad a reculé sur tous les plans. « En s’en allant, le défunt président nous a laissés devant un vide difficile à combler, terme consacré s’il en est », note le professeur qui se demande : « que faire » ? « Pour moi», annonce-t-il, « il n’y a pas d’autres choix que de militer pour un Tchad meilleur. En s’engageant en politique, on fait don de sa personne pour assurer le meilleur pour sa population ».

Stanyslas Asnan