Edito

Pour que le Tchad se remette à gagner

Pour que le Tchad se remette à gagner 1

Encore une fois, les Sao se sont inclinés ce 23 septembre en amical face au Soudan par un score de 2 buts contre 3. Un résultat qui n’a surpris personne. Mais le public, malgré le fait que le match soit déclaré officiellement à huis clos, a fait le déplacement comme à chaque match avec l’espoir d’une victoire qui donnera une raison de croire qu’un jour, le Tchad aussi pourra se réjouir de victoires comme les autres.
Hélas, il faudra attendre encore longtemps si, structurellement, le pays ne s’engage dans une réforme de fonds pour arracher la discipline de l’emprise des rapaces qui en font un viatique au lieu de se soucier de son développement dans l’esprit de la délégation de pouvoir accordée par l’Etat aux fédérations sportives.
Pour ce qui est du football, il est clair que l’équipe de Mokhtar Mahamoud Hamit a montré qu’on ne peut compter sur elle. Qu’il s’agisse du développement, de la formation rien de concret n’est visible après toutes ces années de relative stabilité qui auraient pu permettre au pays de faire un bond dans le classement de la Fifa. Depuis que cette équipe est en place, des nations aussi mal loties que le Tchad ont pu, grâce au sérieux et à l’engagement de leurs dirigeants progresser aussi bien dans les équipes de jeunes que les séniors. Comment comprendre que les fauves de l’Oubangui ou encore les chevaliers de la méditerranée, deux nations, en guerre pour l’une, fraichement sortie de guerre soient mieux loties que le Tchad ?
Développer une discipline comme le football ne se résume pas à attendre de l’Etat et des instances internationales (Fifa et Caf) des subventions pour arroser les ligues afin de s’assurer une certaine loyauté au moment des élections. Développer le football ne signifie pas attendre la veille des élections pour se livrer à des opérations de communication comme les récents tournois de détection dont on n’est pas sûr du lendemain.
Développer le football, c’est entamer un travail à la base et sur la durée en s’appuyant sur l’expérience des anciens joueurs. C’est ce à quoi devrait servir une structure comme le centre de formation de farcha. Combien de joueurs sont déjà sortis de cette structure depuis qu’elle a été inaugurée ? Quel est le plan de développement à court et moyen terme pour l’équipe nationale, les juniors et les cadets ? Rien de lisible malgré toute la bonne volonté de Emmanuel Trégoat, devenu plus nationaliste que les responsables de la fédération qui l’ont opportunément rappelé après une saine colère du chef de l’Etat. Ce qu’il faut, c’est une alternance à la tête de la fédération et surtout une révision du dispositif pour plus de redevabilité vis-à-vis des supporters. C’est du Tchad qu’il s’agit et le Tchad doit commencer à gagner.

La Rédaction