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Revue de presse de la semaine du 11 au 17 mars 2019

Revue de presse de la semaine du 11 au 17 mars 2019 1

La célébration de la semaine nationale de la femme (Senafet), l’organisation du salon africain de l’agriculture et la pénurie de gaz sont les principaux sujets commentés par les journaux tchadiens.

« Senafet 2019 : les femmes et les pagnes trop chers », lance Le Pays qui précise qu’à la veille de la célébration de l’édition 2019 de la semaine nationale de la femme, beaucoup de femmes se sont plaint du prix exorbitant des pagnes sur les marchés appelant le gouvernement à sortir de son mutisme. Si certaines estiment que l’augmentation du prix de pagnes par les commerçants relève de la malhonnêteté, d’autres pointent du doigt le silence des autorités qu’elles accusent d’être ‘’’complices’’. « Quand les autorités fixent un prix (10.000 francs Cfa) et que les commerçants augmentent (12.000francs Cf) sans que celles-ci ne réagissent, c’est de la complicité », rapporte l’hebdomadaire. « Mesdames, vous aussi !», renchérit La Voix qui relève que la célébration de cette journée a été marquée par les difficultés traditionnelles liées à la fabrication, à la livraison et à la distribution du pagne. « Non seulement le 8 mars est dorénavant déclaré férié au même titre que d’autres dates de commémoratives au Tchad, mais elle a aussi été l’occasion pour les femmes d’égrener un chapelet de doléances », relève l’hebdomadaire qui s’interroge en sus : « pourquoi les femmes de contentent de si peu de choses alors qu’elles peuvent faire avoir mieux » ? Pour lui, la réponse à cette question amène à parler de la parité dans les fonctions nominatives et électives instituée par l’ordonnance 12. « Il faut dire tout net que l’élévation de la femme doit commencer à la base où se trouve l’école et d’autres droits subséquents. Sans cela, on court le risque évident d’instaurer une dictature féminine conduite par une petite élite », prévint-il. « Le 8 mars, ce n’est pas des pagnes », s’exclame N’Djaména Hebdo, dans une caricature présente le chef de l’Etat Déby en train de promettre aux femmes je cite : « walahi !!!! Mes chéries, aurez le pagne, le gaz, des femmes ministres et députés ». « Adjab ! Il est déjà en campagne> », s’en moque une des femmes. Selon l’hebdomadaire, le chef du gouvernement tchadien fait des « promesses préélectorales ». N’Djaména Hebdo relève qu’avant la journée de la femme, des faits sont venus rappeler que les mots ’’Mara Sakhit’’ qui symbolisent un machinisme répugnant restent encore profondément ancrés dans la mentalité des Tchadiens. « En février, l’opinion publique a été choquée de découvrir sur les réseaux sociaux la vidéo d’une femme fouettée, maltraitée par des militaires parce qu’elle a refusé de coucher avec l’un de ses bourreaux. Une femme nommée pour la 1ère fois à la tête du ministère du pétrole a été révoqué dix jours après sans aucune raison officielle », ajoute l’hebdomadaire qui note que chaque
jour, des filles se font mariées de force avant la majorité. « Célébration de la journée de la femme : limitée au cérémonial sans du concret », annonce Abba Garde qui relève que lors de cette célébration où les femmes défilent et que des discours creux sont prononcés, des structures pouvant aider ces femmes meurent par manque d’appui en moyens financiers et matériels. « Chaque année, le même lieu et le même scénario. Les femmes se retrouvent à la place de la nation drapées dans les pagnes 8 mars, défilent, lisent leurs motions de recommandations et autres. A la fin du défilé, elles reviennent dans leurs lieux de service avec les bouteilles d’eau minérale en main, mangent les méchouis et font la fête commémorant ainsi cette journée », regrette-t-il. Abba Garde de poursuivre qu’à la fin de chaque Senafet, de nombreuses femmes dénoncent en sourdine les affinités, les copinages, l’injustice, le clientélisme, le clanisme etc. « Salon africain de l’agriculture : quelles retombées pour les paysans tchadiens> », s’interroge Abba Garde qui annonce qui relève que les véritables acteurs du monde rural notamment les employés de l’Anader ou les ex-agents du Pnsa, de l’Ondr et de la Sodelac accusent une vingtaine de mois d’arriéré de salaire. « Les campagnes agricoles sont pompeusement lancées sans l’accompagnement des techniciens et conseillers agricoles. Les paysans de leur côté, sont rackettés par une société du nom Itou, appartenant à des hauts gradés de l’armée installés au sud du pays, sous la protection des autorités locales. Le projet de la mécanisation de l’agriculture a lamentablement échoué », déplore-t-il. «Salon africain de l’agriculture : les Tchadiens découvrent leurs propres produits », lance Le Progrès qui note que le défi est de converger les jeunes et les femmes vers l’agriculture. « L’agriculture n’est pas un métier qui trompe. Ce n’est pas non plus un hasard, c’est une conscience », rapporte-t-il. « Le Safagri plombé », remarque Le Pays qui informe que le salon de l’agriculture qui s’est ouvert le mardi dernier devrait être un outil de rayonnement diplomatique pour le Tchad. Mais relève l’hebdomadaire, « l’événement risque de se terminer en course poursuite entre fournisseurs et attributaires de marchés ». Selon votre hebdomadaire, ce salon qui servirait à vendre l’image du Tchad et travailler sans le dire à la reconduction de Djimet Adoum au poste de secrétaire exécutif de Cilss risque de se transformer en un fiasco. « Hélas, de la mise en place du comité d’organisation à la mise en œuvre du projet, amateurisme et mafia ont régné en maitre. Le temps arrive et ne voyant venir de la part des bailleurs de fonds, l’organisation a dû solliciter de différents projets sous tutelle du ministère de l’agriculture des avances pour lancer certaines activités. Enfin de compte, une avance de 150 millions a été débloquée par le trésor public permettant de faire des avances de 30% à la plupart des prestataires », ajoute-t-il. « Agriculture africaine : un vecteur de croissance inclusive », note L’Info qui estime que ce salon permettra de développer des stratégies adéquates. « L’agriculture occupe une place de choix dans nos économies nationales. Elle contribue à environ 35% au Pib et occupe plus de 60% de la population active voire 90% dans certains pays », rapporte ce bihebdomadaire. « Plus de 600 étudiants reversés en régime spécial contre leur gré », lance La Voix qui annonce que la situation remonte à l’année académique 2015-2016. « Ces étudiants ont trop longtemps occupé les mêmes bancs sans passer au niveau supérieur. Conséquence, ils sont priés de verser 158000 francs Cfa comme frais de scolarité pour le compte de l’année 2016-2017 s’ils veulent continuer leurs études », ajoute-t-il. L’hebdomadaire de relever que comme le malheur ne vient
jamais tout seul, « l’année suivante sera invalidée ». « Quand le
Cameroun supporte le fardeau éducatif du Tchad> », renchérit Le Pays qui précise que depuis des années, les étudiants tchadiens prennent d’assaut les universités camerounaises. « Le nombre des étudiants tchadiens au pays de Paul Biya dépasserait celui des étudiants dans toutes les universités tchadiennes. Ngaoundéré compte 9000 étudiants, Maroua 6000, Yaoundé 1 & 2 20000, Douala 25000 sans compter Buea, Bamenda Dschang et les écoles de formations professionnelles et les institutes privés », précise-t-il. « Pénurie de gaz : les citoyens sont-ils condamnés à mourir de faim » ? s’interroge Abba Garde qui relève des interminables files, des cohues énormes dans lesquelles on enregistre des rixes. « Gouverner, c’est prévoir dit-on mais le gouvernement tchadien est spécialiste des décisions prises à la hâte, sans mesures d’accompagnement ou avec des mesures qui ne sont pérennes », ajoute-t-il. « Bientôt le gaz sera disponible », rapporte Le Pays qui annonce qu’au cours de sa visite du ce mercredi 13 mars 2019 à la raffinerie de Djermaya, le ministre du Pétrole et de l’Energie, Mahamat Hamid Koua a assuré que les travaux de maintenance sont avancés à 40% et que les dispositions ont été prises pour répondre à la pénurie de gaz butane qui secoue la capitale. «Hydrocarbures : la raffinerie de Djermaya manque de stock de gaz », renchérit Tchadinfos qui précise que le 1er constat fait par le ministre du Pétrole et de l’Energie à sa descente à la raffinerie est le manque de stock de gaz butane. « Si les autres produits notamment l’essence et le gasoil sont suffisamment stockés pour couvrir le besoin national pendant la phase de la révision, il n’y a plus de stock de gaz butane pour alimenter les ménages », relève le site d’information en ligne qui relève qu’après 18 jours les travaux ont avancé à 48%. « La maintenance a démarré le 23 février dernier et doit prendre fin le 4 avril prochain. Des ingénieurs chinois et tchadiens sont à pieds d’œuvre pour contrôler toutes les installations de cette raffinerie. Les pièces défectueuses sont aussitôt changées. Au centre de chargement de carburant des camions citernes sont en train d’être chargés », ajoute-t-il.
« La société civile appelle à une marche contre la pénurie du gaz
butane », lance Tchadinfos qui rapporte qu’une marche pacifique pour protester contre la pénurie du gaz butane est prévue pour le 14 mars 2019. « Une personne qui a faim n’est pas une personne libre, et nous le sommes en ce moment. Il n’y a que des souffrances et pleurs dans des ménages à cause de la rareté du gaz, seule source d’énergie et de cuisson des aliments. Ces difficultés empêchent quasiment à vous concitoyens de subvenir à vos besoins alimentaires », rapporte-t-il. « Tchad: Une marche de la société civile pour protester jeudi contre la pénurie du gaz butane interdite par les autorités », renchérit Le Pays qui précise que dans un arrêté publié le mardi 12 mars dernier, le ministre de l’administration du territoire, de la sécurité publique et de la gouvernance locale Mahamat Abba Ali Salah, interdit la marche du collectif des tchadiens contre la vie chère (Ctvc) prévue pour ce jeudi 14 mars 2019. « La situation, dans les ménages est devenue intenable à cause de la rareté du gaz et du bois de chauffe et du charbon. Les femmes sont obligées de préparer aux dômes, aux bouses de bœufs, certaines utilisent des matières plastiques et des cartons pour difficilement préparer. Les plus touchés sont les femmes, les enfants et les personnes âgées », dénonce le président du collectif. Mais, déplore votre hebdomadaire, lors de la marche contre la pénurie de gaz, aucun mouvement n’est observé dans les rues de N’Djaména. «Mais dans les différents ronds points de la capitale, aucun mouvement de la population n’est constaté sauf la présence des forces de l’ordre. Dans la matinée du 14 mars, les n’djaménois ont vaqué normalement à leurs occupations », précise-t-il.
Stanyslas Asnan