Politique

La guerre au Tibesti : entre confusion et peur

La guerre au Tibesti : entre confusion et peur 1

La guerre au Tibesti : entre confusion et peur

Annoncé comme remaniement de ’’combat’’ ou de ’’guerre’’, le 3ème gouvernement de la 4ème République n’a pas attendu longtemps pour montrer ses griffes. Selon plusieurs sources, d’importants matériels de guerre, de munitions ainsi que des soldats de l’armée nationale tchadienne sont envoyés en renfort à l’extrême nord du pays (Tibesti), avec pour mission de ’’nettoyer’’ cette zone en proie à des affrontements meurtriers.

Le samedi 17  novembre 2018, le  ministre de la défense Daoud Yaya Brahim, dit avoir ‘’délogé et dégagé l’ennemi’’ sans donné de précisions ni de bilan. Ennemis que le gouvernement qualifie de ‘’orpailleurs illégaux’’, et des ‘’trafiquants d’arme’’. Devant l’ampleur de la violence, le ministre a lancé un appel à la population : « j’appelle toute la population de Miski, ceux qui appartiennent à l’Etat de venir auprès des forces de sécurité et laisser le terrain libre à ceux qui veulent créer des problèmes ».

Mais cet appel n’a pas été suivi par le comité d’autodéfense qui réplique par la voix de son  porte-parole Molly Sougui. Le comité apporte un démenti formel aux déclarations du ministre de la défense. « A l’heure où je vous parle, Miski est sous le contrôle du comité d’autodéfense. L’armée a sorti l’artillerie lourde mais nous connaissons le terrain et nous avons l’expérience au combat », affirme Molly Sougui à la Rfi. Toutefois, il reconnait que le comité a enregistré des pertes en vies humaines et de nombreux blessés et dénonce par la même occasion les barrages de l’armée nationale qui a pour but de sévir contre la population. C’est ainsi que le 21 novembre 2018, Max Kemkoye, président national de l’Union pour la démocratie et le progrès, appelle le gouvernement à la cessation des hostilités dans cette région en privilégiant le dialogue. Pour l’Udp, c’est « un drame humain qui se met progressivement en place ».

Quelques jours plutôt, le Conseil du commandement militaire pour le salut de la République (Ccmsr), un mouvement rebelle, indique qu’il est au côté du comité d’autodéfense à Miski. Mais, le comité réfute ces allégations en soulignant que la population ne se reconnait pas dans cette faction rebelle. Ce qui renforce la confusion et la crainte de la population tchadienne qui ne veut pas revivre les évènements du 2 et 3 février 2008. Aux dernières nouvelles, le comité d’autodéfense affirme avoir chassé l’armée à Miski, selon RFI, compterait 1000 combattants dans ses rangs, tous issus de l’ethnie Toubou et le comité d’autodéfense fixe désormais comme objectif à moyen et à long terme la fédération de tous les mouvements politico-militaires contre le pouvoir de Déby. 

Selon certaines sources, le Colonel Rozi Losso, ancien officier de l’armée, Kella Goukouni, chef de canton de Yebbi-Bou limogé et Molly Sougui seraient des leaders de ce comité d’autodéfense.