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Début du procès des présumés auteurs de la fusillade du tribunal de Doba

Début du procès des présumés auteurs de la fusillade du tribunal de Doba 1

Début du procès des présumés auteurs de la fusillade du tribunal de Doba

L’ex-gouverneur du Logone oriental, Adam Nouki Charffadine, Mahamat Djamal Nimir, Adoum Mahamat Djibrine, Mahamat Yaya Abdelkérim, Cherif Nocki Tahir et Kouba Noubaramadji, poursuivis pour destruction de biens, rébellion, discrédit sur une décision de justice, empiétement sur les fonctions judiciaires, outrage à magistrat et attentat à la liberté, ont comparu ce vendredi 22 juin.

Dès 7heures, un dispositif inhabituel de gendarmes filtre l’entrée du Palais de justice de N’Djaména. En un temps record, la cours se remplit de monde. Les plus curieux, yeux rivés à l’entrée du palais cherchent à voir la personne de Adam Nouki Charfadine dont l’attitude défraie la chronique et est celui à cause de qui l’appareil judiciaire a cessé de fonctionner pendant près d’un mois.

A 9h35mn, la sirène d’une ambulance médicale retentit et entre en trombe dans l’enceinte du palais suivie d’une V8 vitres fumées et de deux Toyota remplis des gendarmes bien armés. Magistrats, greffiers, avocats, autres employés vident les bureaux viennent s’ajouter aux observateurs et justiciables dans une cour noire de monde. Les gendarmes font descendre les quatre présumés coauteurs de l’ex gouverneur du Logone Oriental. Sieur Charffadine ne descend pas encore de sa camionnette, il s’entretient avec l’un de ses conseils. 15 mn plus tard, tout blanc vêtu, du bonnet jusqu’aux chaussures, Charffadine met pied à terre, sourire aux lèvres, lève la main pour saluer la foule restée perplexe à le regarder. Les forces de sécurité bloquent l’entrée et ne laissent enter que le corps judiciaire et les journalistes. Ce qui n’empêchera pas le public de forcer l’entrée de la salle d’audience de la chambre correctionnelle ne contient pas ce public. Le 1er substitut du procureur de la république, Gérard Nedeou, annonce la délocalisation de l’audience dans la salle d’audience de la Cour d’appel plus spacieuse.  

 A 11h 15, le tribunal fait son entrée et s’installe. Le président de la chambre correctionnelle de comparution immédiate demande l’identité et la personnalité des prévenus et leur signifie les faits à eux reprochés. L’un des prévenus, Mahamat Djamal Nimir ne répond pas à l’appelle du tribunal. « C’est le Com Légion, il a fui », apprend-t-on. Les avocats des parties civiles (Me Doumra Manassé et l’Ordre des Avocats) soulèvent une question préjudicielle : l’incompétence du tribunal correctionnel. Ils se relaient au prétoire pour tenter de convaincre la formation à se dessaisir du dossier et le renvoyer à la Cour criminelle au motif que l’acte posé par les prévenus est de nature criminelle. Les conseils des prévenus pour leur part évoquent également l’incompétence du tribunal de N’Djaména mais au profit de celui de Doba, juridiction du lieu de la commission de l’infraction. Cette bataille portant sur la compétence du tribunal va durer deux heures. A 13h00, le président de la chambre, Brahim Abbo suspend l’audience pour la reprendre à 15h

A 15h45 l’audience reprend et se prononce, par jugement avant dire droit sur les deux exceptions soulevées par les conseils des deux parties. Le tribunal rejette les exceptions d’incompétence et se déclare compétent à connaitre de l’affaire. A ce titre, il ordonne la poursuite de la procédure, le maintien des prévenus en détention et le renvoi de l’examen de la cause à l’audience du mardi 26 juin pour plaidoiries des parties et réquisitions du parquet. GD