Dans un communiqué, l’un des avocats à la défense de Dr Succès Masra, Me Saïd Larifou s’indigne de la décision rendue ce matin par la chambre d’accusation de N’Djamena, confirmant le renvoi de leur client devant la chambre criminelle.
Selon Me Saïd Larifou, cette décision, dénuée de tout fondement juridique, confirme ce qu’ils dénoncent depuis le début. « Il ne s’agit nullement d’une procédure de justice, mais d’un règlement de comptes politique camouflé sous un vernis judiciaire », insiste-t-il.
Me Saïd Larifou trouve que le dossier, « monté à la hâte, ne contient aucune preuve sérieuse, aucun élément matériel ou témoignage crédible permettant de justifier une telle accusation. Il s’agit d’un vide juridique absolu, que seule la volonté politique de nuire à un opposant respecté et légitime tente de combler ». Il poursuit que « cette mise en accusation ne peut être qualifiée autrement que de poursuite arbitraire prononcée a l’avance dans les couloirs du pouvoir, puis maquillée sous les oripeaux d’une audience publique dont le verdict était écrit d’avance ».
L’avocat Saïd Larifou appelle « les juridictions tchadiennes encore attachées et respectueuses aux engagements internationaux signes par le Tchad en matière des droits humains, contre la torture, toutes formes de persécutions et à indépendance de la justice ainsi que la communauté internationale, les partenaires du Tchad et les défenseurs des droits humains, à dénoncer cette manœuvre liberticide ». Car, estime-t-il, au-delà de la personne de M. Masra, c’est le droit de tout citoyen à un procès équitable, la crédibilité de l’institution judiciaire et les fondements mêmes de l’Etat de droit qui sont aujourd’hui bafoues. « Le peuple tchadien mérite mieux que la peur, la terreur et l’injustice. Il mérite une justice impartiale, digne, libre de toute pression politique. Le combat pour la vérité et la liberté continue. Nous ne nous tairons pas et utiliserons tous les leviers juridiques et diplomatiques pour valoir les droits de notre client ».