Politique

Après l’international, une mobilisation interne pour libérer Babouri

Après l’international, une mobilisation interne pour libérer Babouri 1

Après l’international, une mobilisation interne pour libérer Babouri

Le Comité d’action en faveur de Mayadine Mahamat Babouri a animé une conférence de presse ce vendredi 12 janvier 2018 à la Maison des médias du Tchad  pour étudier les procédures de sa libération.

Arrêté depuis le 30 septembre 2016 en pleine rue à N’Djamena par des inconnus enturbannés pour avoir posté une vidéo dénonçant la malgouvernance du régime en place, Mayadine Babouri croupi à la maison d’arrêt de Moussoro dans le Bah El Gazal après avoir passé un séjour à Koro-Toro, Amsinéné et autres prisons secrètes sans être jugé. Dans la vidéo incriminée, postée sur les réseaux sociaux, Babouri a dénoncé la prévarication, le népotisme, le vol à ciel ouvert des deniers de l’Etat par un groupuscule d’hommes autour du clan au pouvoir, etc. qui caractérisent le régime de Déby.

 

Babouri a été inculpé le 10 octobre 2016 pour atteinte à l’ordre constitutionnelle, à l’intégrité territoriale et d’intelligence avec un mouvement insurrectionnel. Pour Jean Bosco Manga, l’un des conférenciers et porte-parole de la coalition, l’arrestation de Babouri et sa détention ne répondent à aucune procédure judiciaire. « Depuis son arrestation, l’audition au fond de Mayadine Mahamat Boubari par le juge d’instruction n’a jamais eu lieu. Amené de force et détenu dans un lieu inconnu pendant quelques mois puis déporté à Koro-toro, la prison-mouroir du régime, réservé aux criminels et autres citoyens condamnés à une mort certaine, le prisonnier du système Déby Itno sera ramené à Moussoro après que sa santé se soit sérieusement dégradée », informe Jean Bosco. Il poursuit que Babouri a été séquestré, torturé en prison, et tous ces traitements inhumains et  dégradants subis depuis le début de sa détention ont rendu sa santé précaire. 

« Cette histoire est un terrorisme judiciaire institutionnalisée au-dessus de toute logique normale puisqu’aucun juge ne peut aujourd’hui se permettre de réagir pour faire respecter la loi. Les individus étant plus puissants que l’institution judiciaire, seuls les citoyens dans leur ensemble peuvent faire bouger les lignes », appelle-t-il. Pour  cet activiste des droits humains, c’est une obligation pour tout tchadien épris de paix d’agir face à cette dérive judiciaire.  « Nous estimons qu’il est anormal  de baisser les bras face à cette situation d’injustice flagrante et pensons qu’il est de notre devoir de mobiliser à l’intérieur comme à l’extérieur, toutes les énergies pour obtenir la libération sans condition de Boubari », a-t-il conclut.

 

Guidjindandi Djono