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Programme de Ddr : Le gouvernement du Tchad se tourne vers Bruxelles afin d’éviter un enlisement

Programme de Ddr : Le gouvernement du Tchad se tourne vers Bruxelles afin d’éviter un enlisement 1

Dans un article publié dans ses colonnes ce 13 décembre 2023, Africa Intelligence (Ai) informe qu’après l’échec de la médiation qatarie, le gouvernement du Tchad, afin de faire avancer son programme de Désarmement, de démobilisation et de réintégration (Ddr) prévu par l’accord de Doha ,multiplie les contacts auprès de l’Union européenne (Ue). « Bien qu’elle suscite l’intérêt de certains Etats membres, l’initiative a cependant peu de chance d’aboutir », souligne  Ai.

D’après nos confrères du média en ligne, le sujet a été évoqué la semaine dernière lors d’un tête à tête entre le ministre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Abderamane Koulamallah, et l’ambassadeur de l’Union européenne au Tchad, le Néerlandais Koenraad Cornelis.  « Depuis  quelques mois, le gouvernement tchadien plaide auprès des diplomates européens pour que Bruxelles apporte son concours financier à l’une des mesures phares de l’accord de Doha d’août  2022 qui concerne plusieurs milliers d’ex-combattants rebelles : le programme de Ddr », relève l’article.

Africa Intelligence, renseigne que, les autorités tchadiennes comptaient au départ sur le Qatar pour financer le Ddr  mais, les négociations entre le gouvernement de Mahamat Idriss Deby et l’Emirat sont aujourd’hui au point mort.  Des efforts lancés parallèlement auprès de plusieurs bailleurs internationaux avec l’appui de la diplomatie Suisse n’ont pas abouti non plus, fait savoir le média. « Le Tchad ne s’est pas encore prononcé sur le montant qu’il a l’intention de demander à l’Ue. Cela pourrait représenter plusieurs millions d’euros. Cet automne, une équipe de technocrates tchadiens, appuyées par le programme des Nations unies pour le développement (Pnud), avait évalué le projet à 35 millions d’euros », signale  Ai.

Si Bruxelles reste ouvert au dialogue avec son partenaire tchadien sur ce dossier, il montre  selon Africa Intelligence, peu d’empressement au regard d’un contexte sahélien particulièrement tendu.  Toutefois poursuit le média en ligne, la proposition tchadienne a suscité l’intérêt de la Hongrie et les deux pays opèrent actuellement un important rapprochement militaire et diplomatique. «  Budapest, qui prévoit de déployer 200 soldats au Tchad au printemps, enchaine depuis quelques semaines les gestes de bonne volonté à l’égard de Ndjamena. Dernier en date : la venue, le 8 décembre dernier  dans la capitale, d’une importante délégation comprenant le chef de la diplomatie magyare, Péter Szijjarto. Outre une série de rencontres officielles, ce dernier y a procédé à l’inauguration de la toute nouvelle ambassade de Hongrie au Tchad », indique le journal.

Pour Ai, bien que ce rapprochement permet de maintenir une présence militaire européenne au Sahel, il suscite cependant l’inquiétude de certains Etats de l’Union européenne, qui s’interrogent sur la proximité apparente du gouvernement de Viktor Orbàn avec la Russie de Vladimir Poutine.