PolitiqueTransition

«Il faut s’arrêter, se ressaisir, lever la tête pour regarder le Tchad dans sa quête de paix et de stabilité dans l’inclusion par l’écoute de tous ses enfants. Et, c’est encore possible »

«Il faut s’arrêter, se ressaisir, lever la tête pour regarder le Tchad dans sa quête de paix et de stabilité dans l’inclusion par l’écoute de tous ses enfants. Et, c’est encore possible » 1

A travers un mémorandum rendu public le 06 novembre 2023, le Rassemblement national des démocrates tchadiens (Rndt-le Réveil), suggère au gouvernement de suspendre le processus référendaire « mal engagé et d’arrêter la fuite en avant ».

Dans ce référendum, le Rndt- le Réveil rappelle que le Dialogue national inclusif et souverain, voyant que le débat sur la forme de l’Etat divise les Tchadiens, a décidé de renvoyer cette question à un référendum. Dans cet esprit, souligne le mémorandum, le gouvernement a créé le 13 janvier 2023, la Conorec chargée d’organiser le référendum, présidée par le gouvernement à travers son ministre de l’administration du territoire. « La Conorec est donc un organe partisan et partial, à neutralité impossible. De mémoire, aucune élection n’a été organisée au Tchad de l’ère démocratique sans un organe indépendant du gouvernement », estime le parti du coq blanc.

Selon le Rndt-le Réveil, ce référendum marquera un recul de la confiance et de l’espérance au Tchad. Le parti de l’ancien Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, note pour s’en inquiéter encore une fois que : « la Conorec n’est pas indépendante. Elle est une simple fabrique des résultats déjà programmés du référendum. Aucun Tchadien n’a confiance dans la Conorec qui nourrit toutes les suspicions légitimes. Or, il n’y a pas d’élection sans confiance. Le Gouvernement a déjà voté « oui » pour l’Etat unitaire, en conseil des ministres ; les Gouverneurs, les Préfets et les Sous-préfets nommés par lui et qui président la Conorec, elle-même majoritairement composée des chefs de services déconcentrés aux ordres des Gouverneurs et Préfets, exécuteront à la lettre le « oui » de leur hiérarchie. Le «non» n’a plus aucune place dans ce montage », s’alarme le Rndt-le Réveil.

Pour le mémorandum, ce passage en force programmé ne sert ni l’intérêt de notre peuple, ni celui de la Transition. Rndt-le Réveil suggère donc de suspendre ce processus référendaire mal engagé et d’arrêter la fuite en avant. « Mettre en place un organe indépendant, par exemple une Ceni provisoire chargée d’organiser le vote référendaire sur la forme de l’Etat, couplé avec le référendum constitutionnel. Soumettre au référendum deux projets de Respectivement avec les deux formes (unitaire et fédéral). L’électeur votera pour l’un ou l’autre projet de Constitution », suggère Pahimi Padacké Albert qui estime qu’il vaut mieux perdre quelques mois dans l’agenda que de perdre l’espérance et la confiance du peuple.

Le mémorandum informe que le Rndt-Le Réveil, profondément attaché à la stabilité du pays, œuvre toujours en faveur de ce qui peut convaincre les Tchadiens et non les vaincre. «De ce référendum une partie du peuple sortira vaincue sans être convaincue. Ce n’est pas bon », estime le document. «Si rien n’est fait, ce référendum ne sera que la consécration de l’échec sur sa fin, d’une transition pourtant citée partout en exemple dans sa première phase et pour laquelle Rndt-Le Réveil a tant donné. Cet acquis est en train d’être dilapidé sous nos yeux », ajoute-t-il.

Dans son mémorandum, Pahimi Padacké Albert appelle tous les acteurs politiques à «s’arrêter, se ressaisir, lever la tête pour regarder le Tchad dans sa quête de paix et de stabilité dans l’inclusion par l’écoute de tous ses enfants. Et, c’est encore possible ».

Contrairement au Gouvernement qui s’est auto-convaincu que le référendum est sans enjeu, Rndt-le Réveil y voit un enjeu majeur, celui de refonder une république plus juste en scellant dans la transparence, un nouveau contrat social ; qui engage de Bonne foi chaque Tchadienne et chaque Tchadien.