Culture

Se-Oumai Même-si : de l’autodidacte au styliste modéliste de renom

Se-Oumai Même-si : de l’autodidacte au  styliste modéliste de renom 1

Parti d’une simple curiosité auprès de ses aînés du métier, Se-Oumai Même-si, jeune styliste tchadien est aujourd’hui son propre patron et est propriétaire d’une marque de vêtement dénommé ‘’Même -Si Design’’

« En 2004, pendant que j’allais à l’école, je pensais à un métier. Et comme j’avais des aînés qui faisaient dans la couture, je passais de temps en temps à l’atelier pour apprendre. En plus de cela, l’envie de m’habiller différemment me pressait ». Tout est parti de là, renseigne Se-Oumai Même-si, jeune styliste tchadien. Sa passion pour la couture, l’amène à apprendre davantage. Il s’inscrit à une formation dans l’établissement ‘Hamakok’ ici même à N’Djamena pour améliorer ses compétences.

« En 2008, je devrais assister une dame qui venait d’ouvrir son atelier, quelque temps après elle est décédée. Ce n’était pas facile, mais après son décès, j’ai dû prendre le devant pour pouvoir bien asseoir l’entreprise. Je me suis donné totalement », raconte-t-il. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans la mode en 2009 avec sa structure ‘’Même-si excellence couture mixte’’ et sa marque de vêtements ‘’Même-si Design’’.

Pétri de talent et le sens de création, le styliste dit s’inspirer de la culture de chaque région, « pour confectionner les tenues, je m’inspire d’abord des traditions, des cultures des régions pour faire mes créations. Mon but ici est de retrouver l’identité vestimentaire tchadien que nous avons perdue et c’est ça qui me booste à travailler encore et encore », fait-il savoir. A côté de ce but, le designer informe qu’il s’inspire aussi des artistes. « Chaque artiste a sa façon de s’exprimer sur scène. C’est à travers leur thème que j’essaie de créer des tenues qui puissent leur permettre de faire leur spectacle », ajoute Se-Oumai.

Artiste gospel à la base, le styliste dit confectionner les tenues des choristes, des artistes en général au rang desquels, Sultan Guy, Moussa Aimé, Robinho, Mélodie qui sont des artistes tchadiens et Annie Flore du Gabon. Pour confectionner une tenue, tout dépend de la création, « une tenue peut prendre un mois, 3 mois et même un jour, c’est ce que l’on veut créer qui détermine le temps de travail», fais savoir le modéliste.

« Actuellement je suis entrain de vouloir participer à la 9ème édition du festival Sita qui se tiendra en novembre en Guinée Conakry où il sera question d’amener des créations purement tchadiennes et ça me donne matière à réfléchir. Il me faut confectionner une tenue vestimentaire qui puisse me donner le prix sur le plan international », confie le propriétaire de ‘’Même-si excellence couture mixte’’

C’est avec des machines mécaniques, parfois électriques et les matières premières qui sont difficiles à trouver que le styliste se bat pour travailler, «il n’y a pas de machines industrielles pour pouvoir faire un travail de qualité », déplore-t-il. Mais tout de même, le désigner avoue gagner son pain et l’ambition reste grande. « Tout le monde s’habille. Coudre est une activité rentable parce qu’à tout moment il y’a des événements. Le problème est qu’au Tchad, nous ne connaissons pas des techniques de marketing. Bien que nous n’avons pas eu des modèles qui puissent nous faire rêver, moi je suis en train de vouloir emmener les gens à s’intéresser à ce métier », assure-t-il.

Comme perspectives, le styliste envisage lancer son festival dénommé Tapis rouge dans les jours avenir sous le theme : les défis de la mode tchadienne. Y prendront part les stylistes du Cameroun, du Bénin, de la France, du Togo et du Congo Brazzaville. « L’objectif est de donner la visibilité à tous les styles tchadiens afin de faire-valoir le made un Chad ».

Il a participé à plusieurs festivals de mode sur le plan national et international notamment : il a été l’invité spécial de l’artiste Moussa Aimé lors de la soirée caritative pour exposition et présentation de la collection Bao à Paris 2022, a gagné le prix meilleur styliste du Festival international Biso Na Biso du Congo Brazzaville en 2021. Il a aussi été meilleur jeune artiste du Festival international Kelou Fashion/N’Djamena en 2019.

Ndjondang Madeleine