Edito

Et si on cotisait aussi pour…

Et si on cotisait aussi pour… 1

C’est un secret de polichinelle. Quelques semaines avant le voyage présidentiel au sud du pays, les cadres ressortissants de ces provinces ont cotisé chacun selon ses revenus des millions pour accueillir l’illustre hôte dans leurs localités. Du petit au grand et selon les postes de responsabilités dans les institutions, plusieurs personnes ont mis les mains dans les poches. Le champion est le Premier ministre de transition qui a déposé la rondelette somme de dix millions de francs Cfa. Même les moins nantis qui éprouvent même des difficultés à nourrir leurs familles biologiques sont obligés de débourser au risque d’être mal vus…

A-t-on vraiment besoin de cotiser pour accueillir le président de la transition ? Non à notre avis parce qu’il est parti même déjà sur le budget de l’État même s’il n’est pas un président élu. Difficile de comprendre sinon d’avaler cette manière de faire qui ne fait que profiter quelques hommes politiques, groupuscules et autorités locales. C’est bien beau de s’organiser pour accueil un président chez soi mais on ne peut pas accepter de cotiser pour venir entendre que des promesses fallacieuses et irréalisables telles que continuer avec les chantiers arrêtés, construire des routes, aider les femmes à entreprendre, combattre le chômage. Dire que dans les familles de certains « cotiseurs » on n’a même pas encore fini de pleurer les morts suite aux événements douloureux du 20 octobre et des massacres de ces derniers temps dans certaines provinces.

Si réellement on veut le développement de ces provinces, ces cotisations auraient déjà aidé ces populations qui souffrent depuis des lustres.  Le plus grave est qu’il n’arrivera jamais à l’esprit de ces soit disant élites de cotiser pour offrir, ici un centre de santé, là un point d’eau et sauver des milliers d’enfants du paludisme, de la bilharziose et autres maladies liés simplement à la consommation de l’eau sale. Dire que pendant que ceux-ci applaudissaient à se rompre les phalanges le cortège hyper militarisé du PT, leurs petits cousins et neveux étudient dans des salles en paille. Comme quoi, ils n’ont que ce qu’ils méritent.

La Rédaction