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Caméra de surveillance : souriez, vous êtes filmés

Caméra de surveillance : souriez, vous êtes filmés 1

Depuis un certain temps, dans la ville de N’Djamena, on aperçoit un peu partout des caméras de surveillance. Suspendues à des hauteurs, ces appareils sont l’une des meilleures solutions pour la protection des personnes et des biens, il reste pour d’autres une atteinte aux libertés.

D‘utilité publique ou privée, les caméras de surveillance sont de plus en plus présentes à l’entrée des maisons, bureaux, commerces mais aussi des écoles. Intrusifs, ils scrutent, scannent, dissuadent, donnent l’alerte, veuillent à la sécurisation et jouent parfois le rôle des vigiles. Victime de plusieurs cambriolages l’année dernière, Malick père de famille, habitant Amriguébé a eu pour dernier recours, l’installation des caméras de surveillance à son domicile. « C’était devenu inquiétant, les cambrioleurs entraient chez moi comme dans un moulin. Pourtant j’avais un vigile », précise ce père de famille pour qui il fallait agir, pour la sécurité de sa famille. « Depuis 6 mois que je les (Ndlr : caméras) ai placées, je n’ai plus enregistré de cas de vol. On dirait que cela les a un peu dissuadés », témoigne-t-il.

Pour Madjilem Lucie, propriétaire d’un Snack-bar à Moursal, dans le 6ème arrondissement, grâce aux caméras de surveillance placées depuis 2021, plusieurs effractions ont été contrecarrées. « Une fois, la police a appréhendé 2 malfaiteurs qui essayaient de casser la porte du snack. Un autre voleur qui a tenté d’escalader les murs de notre voisin d’en face a été lui aussi arrêté par les forces de l’ordre grâce aux caméras de surveillance », nous informe-t-elle.

Cette femme d’affaires estime que les caméras de surveillance permettent de décourager non seulement les voleurs mais aussi les clients malhonnêtes, les agresseurs et tendent à discipliner les agissements du personnel qui manque parfois du respect aux clients. Bien que, s’équiper du dispositif coûte cher, la jeune femme avoue n’avoir aucun regret pour cet investissement. « Pour éviter les tracasseries des coupures de courant, j’ai opté pour celles qui fonctionnent avec des panneaux solaires.  C’est vrai que c’est un peu cher, mais au moins je sais que mon commerce est sécurisé. Quand je suis en voyage, je peux même me connecter avec mon téléphone et visionner les images à distance », informe-t-elle.

Ces caméras permettent selon lui d’être à l’abri des attaques et actes de vandalisme lors des manifestations. « Par exemple, tout récemment, à l’aide des vidéos enregistrées, nous avons pu démasquer les intentions d’un de nos vigiles qui aidait un groupe de personnes à pénétrer dans l’établissement pour le vandalisé », complète-t-elle. 

Dans les établissements scolaires, le dispositif est aussi d’une réelle utilité pour discipliner les élèves. « La présence des caméras, rend les élèves plus dociles. Même les plus récalcitrants se tiennent à carreau, car ils savent que nous les surveillons de près. Les entrées et sorties sont mieux contrôlées », raconte un responsable d’un collège privé.

Si les caméras de surveillance, semblent être un atout de poids dans la lutte contre l’insécurité, les installer abusivement est pour certaines personnes comme Doursouma une entrave à la liberté. « Face déjà à une caméra de surveillance, on a la désagréable impression d’être épié et avons tendance à surveiller constamment nos faits et gestes », déplore-t-il. Est-il vraiment nécessaire s’interroge-t-il, « de violer jusqu’à l’intimité des autres en les plaçant partout même dans les chambres et les toilettes » ? Il invite à arrêter cette manie de vouloir tout contrôler au nom de la sécurité.

Kedaï Edith