Edito

Qui peut sauver le Tchad en lui épargnant l’affrontement ?

Qui peut sauver le Tchad en lui épargnant l’affrontement ? 1

C’est confirmé. Un projet de rébellion est bel et bien en gestation dans le sud du territoire tchadien. Œuvre d’anciens maquisards qui seraient à l’initiative depuis le dernier trimestre de 2022 provoquant un appel d’air pour de nombreux jeunes qui ont rejoints les camps du futur mouvement situé en territoire centrafricain. L’information venant des autorités tchadiennes et confirmée par des sources locales prouve que le risque d’embrasement est réel.

Le Tchad qui vit une crise de légitimité depuis 2005 quand feu le Maréchal Idriss Déby Itno a décidé de s’octroyer un troisième mandat. A-t-il encore besoin de nouveaux soubresauts ? Non mais la perspective parait inévitable tant les positions des acteurs sont aux antipodes. Pour le régime de transition, le processus conduisant au retour à l’ordre constitutionnel tel que mené est à prendre ou à laisser. Un referendum (et non plus deux) est prévu cette année pour adopter une nouvelle constitution ouvrant la voie à des élections sur la base des acquis électoraux de 2021. Rien de plus…

En face, tous ceux qui s’opposent à la conduite de la transition. Qu’ils soient opposants armés ou opposants politiques, sont déterminés à ne pas laisser les choses se passer ainsi. C’est dans ce contexte que naquirent il y’a quelques mois les rumeurs, confirmés par la suite, de la création d’un mouvement aux accents irrédentistes dans le sud du pays. Même au sein du pouvoir, la recomposition de l’échiquier est la cause d’une guerre fratricide dont on ne sait pas jusqu’où cela pourra aboutir (Lire P 3).
Tout ceci est la conséquence de l’échec de la transition mais surtout de la communauté internationale accourue dès les premières heures après la mort d’Idriss Déby Itno mais qui a ensuite sombré dans un immobilisme qui a fait le lit de la radicalisation à laquelle nous sommes arrivés depuis le 20 octobre.

Les amis du Tchad, les vrais laisseront-ils faire ? Pour nous à Le Pays, la République est une et indivisible. Tous ses fils sont égaux en droits et devoirs. Ce qui nous arrive aujourd’hui est le résultat d’une injustice et des frustrations entretenues de longue date. La transition politique ouverte il y’a deux ans était une occasion pour redresser la barre. On assiste plutôt à un chavirement et il est plus que jamais l’heure pour les vrais amis de jouer leur rôle. L’amitié se nourrit de vérité. Demain, les fils du Tchad se souviendront plutôt de l’immobilisme et du silence.

La Rédaction