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A Daboua, il faut parcourir une trentaine de km pour trouver de l’eau potable

A Daboua, il faut parcourir une trentaine de km pour trouver de l'eau potable 1

Difficile pour les habitants de Daboua, dans le Lac Tchad, de trouver de l’eau potable pour la consommation. Il faut parcourir des kilomètres allant vers les villages voisins pour trouver celle qui est buvable à cause de son sol natroné.

Sous-préfecture du département de Fouli situé à la frontière Tchad-Niger, Daboua regroupe 478 ménages et 2405 individus, selon le dernier recensement fait par les autorités locales en novembre dernier. Cette population, peine à trouver de l’eau potable pour la consommation et même pour faire la lessive. Malgré de multiples forages construits tout autour de la ville, la qualité de l’eau reste problématique.

« L’eau de Daboua n’est pas bonne dans la bouche que ce soit pour boire ou pour faire la cuisine. Quand on prépare avec cette eau la couleur est bizarre et le goût de la nourriture même change », fait constater Fanzouné Edith, chargé des finances d’une Ong de la place. « J’ai des constipations quand je consomme cette eau, au début je n’avais pas le choix, mais plus maintenant », dit-elle. Comme Edith plusieurs ménages se plaignent du même, problème, mais très peu ont un autre choix à cause du coût élevé de la vie.

De couleur jaunâtre, l’eau de Daboua est aussi gluante et blanchissantes au contact de la peau. Seuls ceux qui ont les moyens peuvent se procurer de l’eau du forage, mais seulement à des kilomètres de la ville. « J’ai la chance que dans notre lieu de service, chaque employé a droit à 2 bidons de 20 litres d’eau par semaine. Quand les véhicules de service vont à Karbalou village situé à 52 km de Daboua, on profite pour nous ravitailler en eau. Même si elle n’est pas potable, elle est buvable », explique Didja, employé d’une Ong de la place. Certains vont à Belégué, situé à 25km de Daboua.

Cet avantage, tous n’en n’ont pas. Certains se contentent de cette eau et se considèrent comme des chanceux parque dans certains villages environnants, il y a pas du tout d’eau . « Dieu merci, je ne peux pas me plaindre comme ceux qui viennent d’arriver ici à Daboua. Je suis là depuis et je suis déjà habitué avec cette eau. Non seulement ça, avec une famille de 7 enfants, je vais prendre l’argent où pour acheter l’eau tout le temps », se complaise Achta, une ménagère.

Trouver de l’eau minérale ou “potable” à Daboua, c’est possible. Mais il faut débourser une somme de 500f Cfa pour se procurer o,5 litre, 1000f pour 1 litre d’eau minérale. Pour améliorer la qualité de l’eau natronée, une entreprise de transformation est implantée sur place permettant aux moins nanti de se procurer de l’eau dans les sachets plastique vendu à (100f) ou en palettes de 50 à 5000f. Cependant, beaucoup pensent que le dosage des produits n’est pas respecté. « J’ai commencé à acheter cette eau, mais des fois l’eau est trop sucrée, parfois salée. A un moment donné, j’ai du abandonner », relève une habitante de Daboua. « Seul ceux qui tiennent les restaurants peuvent acheter, moi je préfère encore boire celle qui est natronée, au moins ce n’est pas chimique », renchérit une autre habitante du coin.

Ndjondang Madeleine