Edito

Ce que nous attendons à présent de Macron

Ce que nous attendons à présent de Macron 1

Ainsi, le plus jeune président de la 5ème République rempilera à partir du 10 mai pour un second mandat à la tête de l’État français. A même date et 5000 km plus au sud, devrait s’ouvrir (même si nous en sommes dubitatifs) un Dialogue national inclusif devant mener à la fin d’une transition validée par ses soins.

Le 23 avril 2021 alors qu’il assistait aux obsèques officielles du Maréchal Idriss Déby Itno, Emmanuel Macron a justifié le soutien de la France au Conseil militaire de transition, dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno par un souci de stabilité. La France ne laissera personne porter atteinte à la stabilité du Tchad, ilot de stabilité dans un sahel en proie au terrorisme, a indiqué le chef de l’État français avant de rappeler quelques jours, sans doute secoué par les critiques suite à la violente répression des manifestations contre la junte qui venait de prendre le pouvoir, qu’il n’est pas pour « un plan de succession dynastique ».

Un an après, la transition piétine. La charte de transition décriée par tous et dont la modification a été sollicitée même par l’Union africaine n’a toujours pas été retouchée. Le dialogue national inclusif censé remettre les pendules à l’heure pour un nouveau cycle n’a toujours pas eu lieu. Pire, il risque d’être biaisé à en croire les informations qui nous parviennent (Lire P3). Il est clair que la junte ayant pris goût au pouvoir n’est pas dans des dispositions à passer la main et envisage un passage en force pour se maintenir. Et les signes qui confortent cette crainte sont de plus en plus visibles. Et c’est là où les Tchadiens seront en droit de demander des comptes au président français.

La démocratie reste le socle de la stabilité. Et c’est pour l’avoir ignoré en portant à bout de bras des régimes impopulaires que la France a fini par se mettre à dos les populations africaines. Le sentiment de rejet qui prévaut en ce moment à Bangui, Bamako, Ouagadougou et N’Djaména n’est que la conséquence des choix hasardeux de Paris qui a misé sur des hommes au lieu des peuples. Pour les cinq années qui lui restent, Emmanuel Macron a donc le choix et surtout l’opportunité de marquer positivement le peuple tchadien qui attend de lui, qu’il tienne parole en obligeant Mahamat Idriss Déby Itno à quitter le pouvoir au terme de la transition.
A ceux qui nous objecteront que ce n’est pas à la France d’imposer des chefs aux États africains, nous railleront leur naïveté. Paris reste le parrain du Pcmt.

La Rédaction