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Les politico-militaires présentent leurs exigences

Les politico-militaires présentent leurs exigences 1

Suspendus juste après leur ouverture le dimanche 13 janvier dernier à Doha au Qatar, les pourparlers entre le gouvernement de transition et les politico-militaires ont repris ce jeudi 17 mars. Les leaders des groupes armés réunis sous la bannière des Mouvements politico-militaires et alliés (Mpma) ont soumis à la délégation gouvernementale 20 propositions comme préalables à leur participation au dialogue.

Les propositions des Mouvements politico-militaires et alliés vont de l’inéligibilité des autorités de transition aux échéances électorales futures à la modification de la charte de transition en passant par la création de la commission spéciale d’enquête sur les crimes. « Les membres de toutes les institutions de la transition ne doivent pas participer aux premières élections post-transition », exigent-t-ils. Puis, ils demandent la « cessation de toute hostilité (…), de campagnes médiatiques de dénigrements, la « libération effective, immédiate et sans conditions de tous les prisonniers de guerres, prisonniers politiques et d’opinion par un décret spécial ».

Sur le désarmement-démobilisation-réinsertion (Ddr) des combattants, ils estiment que « les dispositions de réinsertion doivent s’appliquer aussi aux militants civils exilés de retour au Tchad ». Ces derniers, demandent que les leaders des groupes armés, « bénéficieront de l’aide à la création d’entreprises ».

Ils exigent la création d’une armée nationale véritablement républicaine, apolitique, pluriethnique, qui constituera le creuset de la nation et d’une commission d’enquête quadripartite composée des membres du Conseil militaire de transition, des politico militaires et alliés mais aussi des médiateurs des Nations-Unies pour déterminer les responsabilités dans la disparition des prisonniers de guerres. Pour faire la lumière sur les cas d’exactions, ils demandent la « création d’une commission d’enquête, de recensement et d’évaluation des dommages perpétrés par l’armée tchadienne depuis 18 ans dans la région de Korbol et environnants en indemnisation des victimes ». Cette même commission, renchérissent-ils doit mener ses investigations sur tous les autres crimes similaires dans le reste du pays.

Au président au Conseil militaire de transition, ils sollicitent une « prise solennelle d’engagement », pour mettre fin aux répressions sanglantes et mortelles des manifestations pacifiques. Les politico-militaires veulent participer au pouvoir dans toutes les structures de l’Etat. Ils demandent la « révision de la Charte de transition » et une participation équitable de tous ( gouvernement de transition, partis politiques, groupes armés et société civile) dans les organes de la transition, « l’intégration des cadres civiles de retour d’exil dans la fonction publique », et la « création d’une Commission vérité et réconciliation afin de renforcer la paix et la cohésion sociale ».

« Dans l’attente d’un nouveau gouvernement issu du DNI, tous les responsables civils et militaires coupables de crimes et délits doivent être traduits devant la justice », note ce document qui exige l’instauration d’un cessez-le-feu général sur l’ensemble du territoire national avant le démarrage du Dialogue national inclusif. « Le pays médiateur et les institutions internationales (Onu, Ua) seront sollicités pour garantir le suivi et le respect des engagements pris lors de la signature du présent document par le Cmt et les Mpma », requièrent le groupes armés qui réclament que soit reformulée la structure et la composition des Forces mixtes Tchad-Soudan avec l’implication des politico-militaires.

Stanyslas Asnan