Edito

Mahamat Kaka commence mal

Mahamat Kaka commence mal 1

Les commentaires autour de la décision finale du Conseil paix et sécurité de l’Union Africaine n’a pas encore pris la place des quolibets suite à la première sortie ratée du président du conseil militaire de transition à Niamey le 10 mai dernier. Le Premier ministre de transition lui, imperturbable travaille à l’élaboration puis l’adoption de son programme de gouvernement par l’Assemblée nationale (dissoute le 20 avril puis réhabilitée quelques jours plus tard « en attendant la mise en place du Conseil national de transition). Tel pourrait être résumée la situation en ce début de semaine marqué par de nouveaux signaux selon lesquels l’injustice et les deux poids, deux mesures ne feront que continuer avec le fils du Maréchal au pouvoir. Après avoir passé deux semaines à mater les manifestations pacifiques qui le contestent, le pouvoir a autorisé la marche d’un groupe d’associations qui lui est favorable. «Ce sont les cache-nez du Cmt», a commenté pince sans rire un confrère. Avec le casting autour de lui et le pedigree qui est le sien, Mahamat Idriss Déby n’a pas le profil du poste. Même pas pour dix-huit mois !
Au-delà de sa posture sur les manifestations pacifiques, les premiers choix opérés par celui qui dirige le Cmt montrent tout le contraire du discours d’ouverture et de la volonté de partir. En dehors du gouvernement, il a nommé plus de proches que d’autres Tchadiens. Alors qu’il a déjà un Premier ministre et un ministre des affaires étrangères, il a préféré envoyer son cadet de directeur de cabinet en tournée d’explication dans la sous-région. C’est dire que comme Idriss à ses premières heures, Mahamat Idriss Déby s’appuie sur son cercle familial (et surtout militaire) pour avoir la haute main sur l’appareil d’Etat.
De tels signaux ne peuvent que renforcer les craintes chez les amis du Tchad (comme les Etats-Unis qui parlent clairement de diriger par un civil ou les anglophones qui demandent à l’Union Africaine de ne pas risquer le piège des exceptions) et de la détermination chez les patriotes qui répètent à l’envie depuis le 20 avril leur opposition à une succession monarchique.
A l’heure où les nostalgiques de Déby-père semblent avoir retrouvés leurs esprits et l’initiative des manœuvres, l’heure est plus que jamais à la mobilisation des patriotes pour que ne s’installe pas la forfaiture. C’est de l’avenir du Tchad qu’il s’agit. Pour que demain nous ne soyons plus la risée des autres peuples d’Afrique comme c’est le cas aujourd’hui. Les pères fondateurs ont dit « que tes voisins admirent tes enfants ». Or, nous en sommes à l’antithèse. Et cela ne doit plus durer.

La Rédaction