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La Banque commerciale du Chari (Bcc), bientôt devant la justice pour faux et abus de confiance

La Banque commerciale du Chari (Bcc), bientôt devant la justice pour faux et abus de confiance 1

Par un point de presse ce vendredi 13 septembre 2019, l’avocat au barreau du Tchad, Me Frederic Daïnonet annonce qu’une somme de cinquante millions de ses clients a été mystérieusement retirée sans trace à la Banque commerciale du Chari (Bcc). Ils envisagent, ses clients et lui, intenter une action judiciaire contre la banque.

Les faits remontent au 03 mars 2008, lorsque Yaya Dillo Djerou et Seke Djougoundi avaient ouvert un compte joint dans les livres de la Banque Commerciale du Chari. Les deux clients avaient déposé une somme de 50.000.000 de francs destinés aux orphelins, qui, à l’époque étaient tous mineurs. « Ils avaient demandé la confection d’un chéquier, ce qui fut fait », explique Me Frederic Daïnonet qui estime qu’à ce niveau, l’opération est régulière.

Mais, le conseil des victimes relève qu’« une dizaine d’années plus tard, les orphelins ayant atteint la majorité, Yaya Dillo Djerou et Seké Djougoudi s’étaient présentés à la banque afin de retirer l’argent et le remettre ayant droits. Et c’est avec une grande stupéfaction qu’ils étaient informés que le compte est vide ». D’après l’avocat, ses clients apprendront plus tard que l’argent aurait été frauduleusement retiré, sans aucune précision sur l’auteur du retrait. « Mes clients avaient adressé le 19 février 2019 au Directeur général de la banque une requête en réclamation pour solliciter des éclaircissements sur cette situation et éventuellement la restitution de la somme », précise Me Frederic Daïnonet qui déplore qu’après six mois, la banque n’a donné aucune précision.

D’après l’historique du compte présenté à la presse, il ressort que Yaya Dillo Djerou et Seké Djougoudi avaient bel et bien opéré un dépôt d’un montant de cinquante millions de francs Cfa et un retrait de la totalité du moment a été opéré le 15 avril 2008, soit exactement un mois et douze jours après le dépôt. « Le chéquier confectionner pour le compte de mes clients n’a jamais été utilisé et est intact. Il est impossible de retirer un tel montant par carte bancaire et en une seule tranche », clarifie-t-il.

Pour lui, l’opération de retrait de la totalité de l’argent était interne à la banque. « Cette situation grave qui doit interpeller les autorités de régulation, notamment l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), la commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) et autres auditeurs », clame-t-il.