La problématique de l’emploi des jeunes dans le secteur agricole est au cœur des préoccupations de la Banque africaine de développement (BAD), a déclaré mercredi à Brazzaville le Directeur de la région Afrique centrale de la BAD, Ousmane Doré lors d’une conférence de presse à mi-parcours d’un forum organisé dans la capitale congolaise sur l’employabilité des jeunes dans le secteur agricole.
« La problématique de l’emploi des jeunes dans le secteur agricole est au cœur des préoccupations de la Banque africaine de développement », a notamment déclaré M. Doré lors de cette conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le représentant Afrique du Bureau international du travail (BIT), Cynthia Samuel-Olonjuwon.
M. Doré a expliqué que le regard attentif de la BAD sur la jeunesse du continent n’est pas fortuit. Il fait partie de l’une des priorités de la Banque concernant l’amélioration des conditions de vie des africains, notamment ceux vivant dans les zones rurales.
« Les jeunes constituent une ressource cruciale en Afrique. Mais comme les jeunes africains ne trouvent pas d’emploi dans leurs villages et même dans leur pays, ils se lancent dans l’aventure et sacrifient leur vie dans la méditerranée », a fait remarquer M. Doré.
Le spécialiste de l’Afrique centrale à la BAD a encore ajouté que les pays de la région, en majorité producteurs de pétrole, ont compris que le pétrole ne génère pas énormément d’emplois donc la solution pour combattre le chômage des jeunes en milieu rural est d’investir dans l’agriculture. L’Afrique centrale rassemble tous les potentiels nécessaires pour le succès de son agriculture : plusieurs milliers de terres arables, une bonne pluviométrie et une population jeune à environ 60%.
Ousmane Doré a indiqué que la BAD, deux jours après l’ouverture de son forum de Brazzaville sur l’Agriculture en Afrique centrale, a son idée pour booster et transformer ce secteur. L’institution financière panafricaine s’engage à contribuer dans la formation des jeunes à travers son programme de développement des compétences des jeunes pour les insérer dans le secteur agricole. La BAD doit affiner et consolider ce programme en 2019 pour le rendre rapidement opérationnel, selon le haut cadre de la BAD.
« Ce qui est innovent au sortir du forum de Brazzaville est le partenariat que nous avons tissé avec le BIT », s’est réjoui M. Doré avant d’ajouter que le tandem BAD-BIT permettra de mobiliser d’autres partenaires dans le soutien au développement de l’agriculture pour permettre à l’Afrique centrale de sortir de l’engrenage des importations massives des denrées alimentaires.
Cynthia Samuel-Olonjuwon du BIT a pour sa part insisté sur certaines difficultés qui détournent les jeunes du secteur agricole. L’accès à la terre, l’insuffisance ou l’inexistence de la mécanisation entraînant une très grande pénibilité du travail de la terre et le manque de salaire décent.
« Ce que nous faisons à Brazzaville aujourd’hui et demain avec les membres des gouvernements, des administrations, des syndicats et des ONG, c’est de rechercher les pistes de solution à ces difficultés », a indiqué Mme Olonjuwon.
Le forum de Brazzaville prend fin ce jeudi.
Carl Nsitou, envoyé spécial
