Edito

Ce qui doit changer

Ce qui doit changer 1

Jusqu’au bout, ils ont travaillé à empêcher le retour de Succès Masra. Leur animosité et zèle ont été étalés au grand jour. N’empêche, l’accord de Kinshasa a connu ce lundi une autre étape de son exécution par la rencontre entre les deux protagonistes du 20 octobre 2022. Selon nos informations (Lire indiscrets) les deux leaders se sont engagés à travailler en bonne intelligence, l’un des deux, admettant même qu’il y va de « la sécurité de tous ».

Mais les ennemis de l’accord de Kinshasa dont certains, des professionnels de la politique à l’ancienne, n’ont rien perdu de leur détermination. Tels de naufragés s’accrochant à un gilet de sauvetage, ils redoubleront d’ingéniosité pour semer des embûches sur le chemin de la paix que les deux leaders ont emprunté.

Dans un marigot politique rythmé par la délation et la médiocrité, l’usine à fabriquer le mensonge et les rumeurs ne cessera de tourner à fond pendant les 13 mois de transition qui restent.

C’est pourquoi, les deux leaders doivent se remémorer les conseils du seul ancien président du Tchad, encore vivant, Goukouni Weddeye, qui leur a dit que de leurs attitudes dépendra l’avenir du Tchad pour les décennies à venir. « Vous devez vous entendre » leur a-t-il lancé.

Pour ce faire, ils doivent travailler en bonne intelligence et surtout s’affranchir des pratiques qui ont miné le règne de feu Idriss Déby Itno le conduisant à terme au tombeau de manière peu glorieuse.

Le plus dur sera la part de Mahamat Idriss Déby, héritier d’un système pas du tout à l’aise avec la vertu et les règles. Si les intentions qu’on lui prête se confirment, il doit commencer à s’affranchir de l’appareil politique légué par son père. Habitué à l’injustice et les compétitions déloyales, le Mps freinera de quatre fers toutes réformes et efforts pour une saine émulation et l’égalité de tous les Tchadiens en droits et devoirs. Le second challenge pour le président de transition sera de convaincre l’armée à jouer son rôle qui est la défense du territoire, des citoyens et de leurs biens.

S’il arrive à relever ces deux défis et revoit la grille de choix de ses collaborateurs en privilégiant la compétence et la probité , le président de transition aura réussi le début d’un processus de restauration de la République. L’histoire lui en saura gré et le Tchad aussi.

La Rédaction