Edito

Pour un ordre nouveau

Pour un ordre nouveau 1

Le dialogue national inclusif et souverain n’est toujours pas entré dans le vif du sujet au moment où ces lignes sont écrites mais le sujet est bien installé dans le quotidien des Tchadiens. Entre craintes et espérance d’une issue heureuse, la population observe les tractations en cours pour emmener dans la salle, ceux qui incarnent aujourd’hui l’opposition au gouvernement de transition. Sans eux, la renaissance espérée d’un Tchad nouveau risque, encore hélas, d’être vaine. Et c’est sans doute ce que le président de la commission de l’Union Africaine a évoqué dans un discours de haut vol, mal compris ou interprété à tort.

Votre hebdomadaire qui dès les premiers jours a choisi de se mettre du côté du Tchad estime pour sa part que l’heure est et doit être à la création d’un ordre nouveau qui redonnera à la République ce qui lui revient afin que les citoyens du pays de Toumaï se sentent fiers d’appartenir à ce pays.

L’ordre nouveau, c’est la fin du sentiment d’injustice et de domination qui a caractérisé les rapports entre Tchadiens depuis plusieurs décennies. Justifié ou pas, ce sentiment mortifère n’a fait qu’entrainer le pays vers les abysses. N’en déplaisent aux politiciens prompts à agiter des chrysanthèmes pour défendre un bilan qui n’est en vérité qu’échec et destruction. Destruction de l’humain, des valeurs qui régissent la société au point où l’exemple et le modèle de réussite ne sont pas l’excellence et l’assiduité au travail mais le vice.

Que peut-on espérer d’une société où le vol, la délation, la discrimination sont érigés en modèle ? Qu’attendre d’une société pour qui l’école n’est priorité que quand il s’agit de construire des salles de classes pour détourner l’argent du béton ? Quel est l’avenir d’un pays où une partie des citoyens croit avoir plus de droits et moins de devoirs que les autres ?

Ce sont ces paradigmes qui ont conduit le Tchad dans une situation bien pire que celle dont ont tenté de la sauver ceux qui avaient voix au chapitre en 1993. Aujourd’hui avec une qualité de ressources humaines de moindre qualité, marquée par un déficit moral et éthique, le Tchad a besoin d’un grand sursaut pour que la République élise à nouveau domicile sur nos terres. Un pays de justice, d’égalité est le fondement du pardon et de la prospérité à laquelle nous aspirons tous. Aurons-nous le courage de ce dépassement ou continuerons-nous « têtes baissées » vers l’abime ?

La Rédaction