Politique

« Un croyant se mesure par la crainte de Dieu, l’amour du prochain et le souci de vivre ensemble. Si ces trois éléments…je doute qu’il soit un croyant » : Edmond D. Goetbé

« Un croyant se mesure par la crainte de Dieu, l’amour du prochain et le souci de vivre ensemble. Si ces trois éléments…je doute qu’il soit un croyant » : Edmond D. Goetbé 1

L’archevêque métropolitain de N’Djaména, Edmond Djitangar Goetbé a présidé ce dimanche la messe de solidarité au curé de la Paroisse Isidore Bakandja de Walia dans la commune du 9ème arrondissement, agressé le 3 novembre dernier par les militaires dans sa paroisse.

Devant des fidèles de différentes confessions religieuses (musulmans et protestants), des athées ainsi que des hommes politiques dont le président des Transformateurs Dr Succès Masra, venus nombreux témoignés de leur solidarité à l’Abbé Simon-Pierre Madou, curé de la Paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia Goré, l’archevêque métropolitain de N’Djaména Edmond Djitangar Goetbé a appelé à la réconciliation. « Jésus nous invite à regarder d’abord à l’intérieur de nous-mêmes. Il nous fait comprendre que notre salut ne dépend pas de notre capacité physique, militaire, économique ou des réussites humaines mais plutôt de la conformité de nos pensées à agir avec la conviction religieuse qui nous habite », précise-t-il.

Selon lui, ceux qui utilisent la religion pour se prévaloir, écraser ou mépriser les autres se moquent de Dieu. « Dieu ne se laisse pas narguer, car ce que l’homme sème, il le récoltera. Si nous semons autres choses que ce que Dieu nous a donné, nous allons lui rendre compte un jour », ajoute-t-il.

On se vente d’être des hommes  religieux mais…

La crainte de Dieu, rappelle l’archevêque métropolitain de N’Djaména débouche sur l’amour du prochain et aussi le souci du bien-être commun. « C’est le dénominateur commun de tout croyant. Un croyant se mesure par la crainte de Dieu, l’amour du prochain et le souci de vivre ensemble avec les autres. Si c’est trois éléments ne sont pas perceptibles dans la vie d’une personne, je douterais qu’il soit un croyant », a-t-il insisté. Il appelle les Tchadiens à cultiver la sincérité du cœur, la vie honnête comme citoyen respectueux des lois du pays, le souci d’agir avec responsabilité et la volonté d’entretenir des bonnes relations avec tous, pas seulement avec ceux qu’ils aiment. « Au Tchad, nous aimons nous narguer et nous venter d’être des hommes religieux, de pratiquer la cohabitation pacifique, d’être un Etat de droit, de vivre dans la paix, dans la liberté, d’aller porter la paix aux autres pays voisins, d’accueillir les réfugiés. Soit. Mais notre propension à la violence permanente, au mépris des personnes basées sur l’ethnie ou la religion, l’inégal traitement des citoyens en justice et l’aveuglement des intérêts égoïstes au détriment de l’intérêt général, le refus d’ouvrir aux jeunes une porte d’espérance en un avenir différent du présent. Voilà autant de boulets que nous trainons au pied qui contredisent nos ambitions affichées et nos discours officiels », lance l’archevêque à tous les croyants de quelques confessions religieuses que ce soit. Il appelle les fidèles catholiques à être des véritables témoins d’un amour universel et non pas un amour intéressé, fait de calcul. « Renouvelons notre confiance à Dieu qui nous a mis en Eglise. Ce n’est pas pour rien. Personne, je dis bien personne n’a réussi à écraser l’Eglise. Mêmes les plus puissants empereurs ont fini par se convertir », martèle Edmond Djitangar Goetbé.

Stanyslas Asnan