Politique

Discorde autour de la chefferie à Sarh

Discorde autour de la chefferie à Sarh 1

Discorde autour de la chefferie à Sarh

Depuis la nomination par décret de Mahamat Moussa Bézo comme Sultan de Sarh, la contestation ne faiblit pas. A la veille de  l’intronisation de ce sultan prévue pour le samedi 12 novembre 2016,  le climat est électrique  dans la capitale du Moyen Chari.

Ceci à cause des dissensions au sein de la famille Bézo pour succéder à feu Ali Moussa Bézo. Deux camps se dégagent. Les chefs traditionnels s’affrontent. Un groupe considère Ngaryedji Djimena Moussa Bézo comme le successeur du feu Ali Moussa Bézo et un autre reconnait l’autorité de Mahamat Moussa Bézo comme le Sultan. Depuis lors, les couleurs nationales flottent devant les concessions des deux frères ennemis. Chacun d’eux  se réclame successeur du feu père. Les forces de l’ordre sillonnent les rues pour intervenir à tout moment en cas de trouble.

En outre, tout en rejetant, l’érection du canton de Sarh en sultanat, les sages du Moyen chari réaffirment leur soutien à Ngaryedji Djimena Bézo et le considèrent comme leur chef traditionnel. Car, disent-ils, la réunion organisée le 18 mars 2016 entre les parents maternels désignant Mahamat Moussa Bézo est contraire aux us et coutumes de Sara. C’est pourquoi, les chefs de quartiers et le cadre de coordination permanente des jeunes du Moyen Chari (CCPJ/MC) relèvent que la chefferie Sara est patrimoniale et qu’il n’appartient pas au côté maternel de désigner le successeur. Donc, ils ne reconnaissent pas l’autorité de Mahamat Moussa Bézo.  

Pour le Conseil régional des Sages du Moyen Chari, malgré le procès-verbal dressé désignant Ngarayedji comme successeur,  Mahamat Moussa conteste la validité du document.  C’est dans cet imbroglio qu’un décret rétabli le sultanat de Sarh et un autre nomme Moussa comme Sultan le 16 juin dernier. Devant cette situation, les députés du moyen Chari ont écrit au Chef de l’Etat de sursoir le sultanat en retirant les deux décrets. Pour eux, ces actes sont de nature à menacer la paix, la stabilité, la coexistence pacifique et le respect des diversités ethniques, religieuses, régionales et culturelles du Moyen Chari. Ils demandent l’annulation pure et simple de cette intronisation.  Malgré cela, le camp de Mahamat Moussa Bézo insiste pour installer le sultan. La population locale quant à elle, craint un affrontement.

Asnan Non-Doum Saturnin