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L’église catholique recadre la riposte au Covid-19

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Au cours d’une déclaration, le président de la Conférence épiscopale du Tchad Monseigneur Djitangar Goetbé Edmond a pointé du doigt plusieurs lacunes dans la gestion de la pandémie du Covid-19 par le gouvernement et appelle à une nécessaire solidarité dans cette lutte commune.
Il lui a fallu vingt minutes pour passer aux peignes fins la gestion actuelle de la pandémie du Covid-19. Étant l’un des premiers leaders religieux à inviter ses fidèles à observer les orientations officielles et à s’impliquer dans ce combat contre le Covid-19, l’Archevêque métropolitain de N’Djaména Monseigneur Djitangar Goetbé Edmond pointe aujourd’hui du doigt des lacunes dans l’élaboration des mesures gouvernementales et des difficultés dans leur mise en œuvre, faute de moyens adéquats.
« Il ne s’agit pas seulement de prendre des mesures, mais surtout de permettre au maximum de citoyens de pouvoir les mettre en pratique en ayant accès aux produits de première nécessité comme l’eau et le savon, aux denrées alimentaires comme l’huile, le sel, le sucre, la farine et aux moyens nécessaires que sont l’énergie électrique, le carburant et le gaz domestique », précise le président des Evêques du Tchad.
Ces produits de consommation et d’utilisation courantes, indispensables à la vie, doivent être rendus accessibles à tous à travers des subventions ciblées, informe-t-il. « La bonne partie de la population en zone urbaine et en compagne vit au jour le jour et ne peut pas s’en sortir si des mesures exceptionnelles de contrôle des prix et le libre accès à ces biens ne sont pas assurés », assure l’Archevêque métropolitain de N’Djaména.
Pour le prélat catholique, il faut envisager un immédiat ’’après Covid-19’’. Au passage, il appelle à la nécessaire solidarité. « Seule la solidarité sans préjugés peut nous permettre de vaincre ce fléau », ajoute l’Archevêque de N’Djaména qui assure que l’Eglise catholique met son point d’honneur à ne pas faire de distinctions, ethniques ou religieuses. « Combien de personnes, d’associations, ne vivent-elles pas aux dépends des autres, mêmes des malades et des pauvres », s’interroge le chef de l’Eglise catholique du Tchad qui précise: « et les signes ne manquent pas que cela risque de se passer chez nous à l’occasion de la lutte contre le coronavirus et l’assistance aux plus démunis. Etant donné les moyens mis en œuvre, des gens vont se positionner, des associations vont se créer, des métropoles vont se constituer pour y avoir accès», déplore Djitangar Goetbé Edmond qui informe que les épidémies sont souvent des occasions pour détourner l’aide destinée aux pauvres.
Participation du privé
Selon l’Archevêque métropolitain de N’Djaména, cette pandémie qui endeuille de nombreuses familles aujourd’hui doit absolument nécessiter la collaboration efficace entre l’Etat et le privé. « Il faut en effet, procéder à un recensement réel des personnes demunies selon des critères objectifs dans les différents domaines et zones d’actions, gérer les ressources privées mais aussi celles de l’Etat pour assurer une distribution rationnelle aux plus nécessiteux et organiser la collecte de denrées alimentaires ou produits de première nécessité », propose -t-il.
Il propose la collaboration de l’Eglise catholique à travers le réseau Caritas et d’autres structures pour leurs expériences pour des pareilles circonstances.
Stanyslas Asnan