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La flambée des prix des moutons et volailles à l’approche des fêtes

La flambée des prix des moutons et volailles à l'approche des fêtes 1

‎Les prix des cabris et des volailles connaissent une hausse inquiétante dans la capitale tchadienne surtout avec les fêtes de fin. Une situation qui plonge de nombreuses familles dans l’angoisse.

‎Une tradition menacée par la cherté et le retard dans le salaire. Alors la célébration de Noël et du Nouvel An est marquée par une coutume bien ancrée : abattre un cabri ou une volaille en signe de sacrifice et de partage. Mais cette année, les prix pratiqués sur les marchés de N’Djamena rendent cette tradition difficile à respecter.

‎Au marché de Dembé, les discussions entre commerçants et clients tournent autour des tarifs jugés exorbitants.  « Je pensais acheter un mouton à 35 000 francs, mais je suis surpris : un seul mouton coûte désormais 75 000 francs », lance Ramadji Marcelin, père de famille, visiblement désemparé. Face à ces prix inaccessibles, beaucoup de ménages devront se contenter de leurs moyens limités.

‎Des familles contraintes de faire des choix. A Farcha, dans le 1er arrondissement, l’ambiance est tout aussi tendue. Entre Ali, commerçant, et Madeleine, une veuve retraitée mère de cinq enfants, la négociation est vive. « Si je dois acheter un cabri à 45 000 francs pour nourrir ma famille un seul jour, que ferai-je après la fête ? », s’interroge-t-elle, inquiète.

‎Pour certains, la tradition impose le sacrifice d’un cabri ou d’une volaille afin de clôturer l’année. Mais pour d’autres, la réalité économique dicte des choix plus pragmatiques. Kabé, père de famille, confie avec tristesse :  « D’un côté, la tradition nous oblige à égorger un cabri ou une volaille, de l’autre, nos moyens financiers nous imposent des limites budgétaires. »

‎Les volailles aussi hors de portée. Car la même scène se répète au marché d’Abéna, dans le 7e arrondissement. Les prix des poulets varient selon le poids et la stratégie commerciale des vendeurs.  ‎« J’ai essayé d’acheter ne serait-ce qu’un petit poulet pour mes enfants, mais c’est trop cher : 6 000 voir 10.000 francs CFA  et plus pour trouver ne serait ce qu’un poulet. Finalement, je n’ai pas d’autre choix que d’acheter du poisson. L’essentiel est qu’ils mangent le jour J », explique Chantal, une cliente résignée.

Une fête sous le signe de la débrouille. Entre tradition et contraintes financières, les familles de N’Djamena s’apprêtent à célébrer les fêtes dans un climat de frustration. Beaucoup devront se tourner vers des alternatives moins coûteuses, quitte à renoncer aux symboles sacrificiels qui marquent habituellement ces célébrations.

‎                                 FEBO PÉLAGIE, stagiaire