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Niger : La Plateforme des Journalistes Panafricains dénonce la détention arbitraire de trois journalistes et alerte sur le recul des libertés

Niger : La Plateforme des Journalistes Panafricains dénonce la détention arbitraire de trois journalistes et alerte sur le recul des libertés 1

La Plateforme des Journalistes Panafricains (PJP) a travers un communiqué, a condamné avec la plus grande fermeté la détention arbitraire de trois journalistes nigériens, incarcérés depuis le 3 novembre à la prison de Kollo, située à une trentaine de kilomètres de Niamey.

Les journalistes concernés sont Ibro Chaibou, secrétaire de rédaction à la Radio Télévision Saraounia (RTS) ; Youssouf Seriba, directeur de publication du journal Les Échos du Niger et membre de la PJP ; ainsi que Oumarou Kané, fondateur du journal Le Hérisson. Tous trois sont poursuivis pour « complicité de diffusion de données susceptibles de troubler l’ordre public » Selon la PJP, il leur est en réalité reproché d’avoir simplement relayé une invitation à un point de presse, un acte considéré comme normal dans l’exercice du métier de journaliste.

Dans sa déclaration, la PJP dénonce « la criminalisation du travail journalistique » et rappelle que la Loi n°2010-35 du 4 juin 2010 proscrit toute détention pour délits de presse au Niger.

L’organisation souligne également que ces arrestations violent plusieurs engagements internationaux du pays, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration de Windhoek (1991) sur la liberté de la presse en Afrique. « La liberté de la presse recule dangereusement dans plusieurs pays dirigés par des régimes militaires, notamment au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi qu’au Tchad et en Guinée »,  déplore la PJP.

La plateforme met en garde contre une tendance inquiétante : « Ces autorités confondent la gestion d’un État de droit avec celle d’une caserne militaire. Cette dérive autoritaire constitue une menace directe pour la démocratie et le droit des citoyens à l’information. »

Face à cette situation jugée « alarmante », la PJP annonce son intention de saisir officiellement l’Union africaine et ses partenaires internationaux afin qu’ils exercent des pressions diplomatiques en faveur de la libération «  immédiate » et « inconditionnelle » des trois journalistes et du « rétablissement d’un climat de liberté et de respect des droits fondamentaux » au Niger.

La Plateforme des Journalistes Panafricains réaffirme enfin sa solidarité avec la presse nigérienne et appelle l’ensemble des acteurs médiatiques africains à rester unis et vigilants face à toute tentative d’étouffer la vérité et la liberté d’expression sur le continent.