Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), une organisation internationale de défense de la liberté de la presse basée aux États-Unis, a publiquement appelé les autorités tchadiennes à assurer la sécurité du personnel du journal hebdomadaire Le Pays. Cet appel fait suite à de nouvelles inquiétantes concernant des individus non identifiés qui se sont présentés aux bureaux du journal à N’Djamena à la recherche de certains journalistes.
Dans un commun repris sur ses plateformes, le CPJ rapporte que, selon les publications du Pays du 20 août, des véhicules sans plaque d’immatriculation ont été fréquemment observés à proximité des locaux du journal. Les occupants de ces véhicules auraient demandé à localiser des membres de l’équipe rédactionnelle.
Cette affaire survient dans un contexte de tensions persistantes. Le 8 juillet dernier, Olivier Monodji par ailleurs directeur de publication du journal Le Pays a été libéré par le tribunal tchadien après quatre mois de détention préventive. Il avait été innocenté du chef d’accusation d’« intelligence avec des agents d’une puissance étrangère », une accusation qui visait initialement la publication de publicités dans les colonnes du journal. Trois autres journalistes avaient été emprisonnés dans la même affaire.
Le CPJ, par sa prise de position, estime que les autorités tchadiennes ont la responsabilité de « garantir que les journalistes du journal Le Pays peuvent travailler librement et dans des conditions sûres ». L’organisation surveille de près la situation, qui illustre les pressions régulières auxquelles sont confrontés les médias indépendants dans le pays.
Le journal Le Pays continue son travail d’information dans un climat sécuritaire préoccupant, attendant des actes concrets des pouvoirs publics pour mettre fin à ces campagnes d’intimidation.
Deuh’b Zyzou
