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Moussa Doumgor : « On a vu dans ce pays des journalistes participer aux meetings politiques, haranguer la foule et se retrouver dans un studio de radio ou de télévision présenter le journal »

Moussa Doumgor : « On a vu dans ce pays des journalistes participer aux meetings politiques, haranguer la foule et se retrouver dans un studio de radio ou de télévision présenter le journal » 1

En prélude de la journée mondiale de la liberté de presse le 3 mai prochain, les journalistes tchadiens ont échangé ce lundi 29 avril 2019 au Cefod sur les maux qui minent leur profession.
C’est sur le thème : ’’pratique du journalisme au Tchad: éthique et déontologie, médias tchadiens entre efforts et menaces, conditions de vie et de travail des journalistes et antagonisme presse privé/presse publique’’ que les journalistes ont axé leur échangé lors cette 3ème journée de célébration.
Le doyen Oumadji Moussa Doumngor, appelle les journalistes professionnels à éviter la sempiternelle querelle de diplômes entretenue depuis belle lurette. « La seule différence à faire au sein d’une rédaction entre journaliste, est la maitrise de ses techniques qui fondent la profession. Les professionnels arrivés dans le métier par voie indirecte se sont révélés parfois plus percutants et plus efficaces. On doit tous être soumis au traitement d’articles d’agences de presse et au traitement des informations mineures relevant de ce qui est appelé dans le jargon comme chiens écrasés ou informations banales », précise l’ancien ministre de la communication qui rappelle que la guéguerre entre les jeunes journalistes sans expérience pour des postes de responsabilité ne fait que rabaisser la profession.
Il invite les journalistes tchadiens à plus de professionnalisme pour arrêter de ternir l’image d’une profession noble mais qui est en perdition du fait de ses pratiquants. « Ne traiter et diffuser que des faits avérés, attestés, vérifiés, recoupés et incontestables. Se Faire condamner par un tribunal pour diffamation ou publication de fausses nouvelles peut être un motif suffisant de renvoi d’un journaliste ou son exclusion de la rédaction », ajoute-t-il.

Tout journaliste qui souhaite s’engager publiquement dans un parti politique, rappelle le Doyen doit se mettre en réserve de la rédaction. « Malheureusement, on a vu dans ce pays des journalistes participer aux meetings politiques, haranguer la foule et se retrouver dans un studio de radio ou de télévision présenter le journal », déplore le Moussa Doumngor qui invite les journalistes à éviter d’être la négation de la profession.
Face à l’invasion des réseaux sociaux, assure Hourmadji Moussa Doumngor, les professionnels doivent opposer la déontologie. « La meilleure défense du corps. Dans ce métier, on ne ronronne pas. Si tu es bon, tu es bon, c’est tout », cite-il feu Toussaint Mbaïtoubam, notre confrère disparu il y’a quelques semaines.

Selon le directeur de publication du trimensuel Abba Garde, Moussaye Avenir de la Tchiré, si les jeunes journalistes n’arrivent pas à prendre à bras le corps leur code d’éthique et de déontologie, c’est qu’il y a un problème d’éducation. « Les mauvaises habitudes qui mettent en berne le code d’éthique et de déontologie du journalisme tchadien sont hérités. Quand on parle du gombo, cela ne date pas d’aujourd’hui et je prends certains ainés ici à témoin », relève le Directeur de publication de Abba Garde qui déplore les pressions tous azimuts subis par les journalistes.

Stanyslas Asnan