Politique

L’opposition répond au régime Mps

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L’opposition répond au régime Mps

Lors d’une conférence de presse conjointe ce jeudi 21 février 2019, une dizaine de chefs de partis et secrétaires généraux réunis au domicile du président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (Undr), Saleh Kebzabo ont condamné le meeting du 15 février dernier du Mouvement patriotique du salut (Mps).

 

Au lendemain de la menace du président Déby contre les chefs de partis de l’opposition et responsables de la société civile pour avoir dénoncé les bombardements de l’aviation française sur la colonne de véhicules de l’Ufr, l’opposition politique a décidé de répondre à travers une conférence de presse.

« C’est ahurissant qu’après 29 ans de règne, Déby n’arrive toujours pas à réunir les Tchadiens après une situation si grave. Un président se doit d’être rassembleur », tacle Saleh Kebzabo qui assure : « nous connaissons le chemin qui mène vers la rébellion mais nous avons choisi de mener un combat démocratique. Et on ne peut pas condamner un chef de parti ou un responsable d’une organisation pour ses opinions. Nous les attendons de pied ferme ». Pour lui, au lieu d’organiser un meeting pour proférer des menaces, le président Déby devrait adresser un message d’union à la nation.

Pour Mahamat Ahmat Alabo, secrétaire général du parti pour libertés et le développement (Pld), la sortie de Déby lors du meeting du Mps du 15 février dernier rappelle les moments sombres du règne de l’Unir.

S’agissant de l’intervention de l’aviation française, le chef de l’opposition déplore l’attitude des gouvernements français et tchadien qui, selon lui, n’ont fait aucune communication sur le nombre des victimes. « Il est surprenant que l’aviation française ait mis plusieurs jours pour anéantir une colonne de 50 véhicules. Plus surprenant encore, le gouvernement tchadien n’a pas été à mesure de mobiliser l’armée tchadienne, pourtant réputée forte et redoutable pour affronter les rebelles et a dû recourir à une force étrangère pour se maintenir au pouvoir », regrette-t-il.

Pour lui, cette intervention est « politiquement inopportune, juridiquement incertaine et militairement disproportionnée ». « Le rôle attendu de la France est de convaincre son allié et protégé Idriss Déby Itno d’organiser un dialogue inclusif qui reste plus que jamais d’actualité, au lieu de le soutenir militairement », suggère le président de l’Undr qui invite les Tchadiens à plus de vigilance et de responsabilité pour barrer la route aux « pourfendeurs de la République et aux adeptes de la pensée unique qui ont un seul but : le renoncement à la démocratie et le retour à une dictature implacable ».

Stanyslas Asnan