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Fête de ramadan sans le sous

Fête de ramadan sans le sous 1

Fête de ramadan sans le sous 

La communauté musulmane prépare nonchalamment Eid el Fitr ou fête de ramadan. Le retard dans le paiement des salaires est mis en relief dans les différents marchés de la capitale tchadienne.  

Les fidèles musulmans du Tchad s’activent à tous les niveaux en attendant le croissant lunaire qui va paraître et doit être confirmé par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques (CSAI) pour mettre terme à un mois de privations et de prières. Pas de bousculade, d’effervescence ou d’affluence comme les années précédentes. Au marché d’Habbéna et d’Adalah dans le 7ème arrondissement, les consommateurs et les commerçants parlent le même langage. «Les fonctionnaires n’ont pas encore gagné donc ce n’est pas facile. Jusqu’à présent je n’ai pas encore acheté le mouton pour la fête », déclare Mahamat Ali, commerçant ambulant. Brahim Al-hadj, vendeur, lui dit que le marché est lourd. « Les viennent pas comme d’habitude. Les années passées, quand on s’approche de la fête, on fait beaucoup de recettes. Mais cette année ce n’est pas le cas. Du matin au soir, il faut avoir la chance pour vendre cinq ou six moutons », renchérit-il.  

Tog-yanouba Ezéchiel, couturier lui ajoute : «Les gens n’ont pas de salaire mais on se défend pour coudre leurs habits pour la fête. On espère qu’ils vont revenir régler leurs factures ». Les consommateurs qui se battent pour faire quelques achats se lamentent. « Le prix de tous les produits ont augmentés. Le céréale, la viande, la farine (…), tout est en hausse », lance une étudiante à l’école des infirmiers, au marché d’Habéna. Dans les marchés, les œufs qui servent à fabriquer les délicieux gâteaux sont introuvables. La faute au virus de la grippe aviaire signalée il y’a quelques semaines au Cameroun voisin d’où arrivent la grande partie des œufs consommés dans la capitale.

 Les cabris chôment  

Au bord du bassin de rétention d’Amtoukoui, dans le 7ème arrondissement, les va-et-vient des fidèles musulmans pour l’achat des moutons sont rares. Les vendeurs eux-mêmes sont assis tout malheureux à l’attente des clients. Ces derniers disent que les prix sont abordables. Malheureusement, regrettent-ils, l’Etat n’a pas donné le salaire aux fonctionnaires. «Vous trouverez des moutons qui coûtent 40 000, 35 000 ou 30 000. Selon votre capacité, vous pouvez même acheter ce qui coûte plus que ça », explique un vendeur de moutons.

Malachie D. Mbaïraga