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Revue de presse de la semaine du 15 au 21 octobre 2018

Revue de presse de la semaine du 15 au 21 octobre 2018 1

Revue de presse de la semaine du 15 au 21 octobre 2018

Au cours de la semaine écoulée, les journaux ont commenté la situation socioéconomique du pays, la descente du président dans le Lac, le retard de la restructuration de la dette de Glencore.

« Les Tchadiens broient du noir », annonce N’Djaména Bi-Hebdo qui déplore l’absence d’électricité à N’Djaména mais aussi dans le pays profond. « La situation devient chaque jour intenable. La distribution de l’énergie électrique est devenue un jeu de cache-cache », ajoute l’hebdomadaire qui commente désespérément : « quand un bloc est alimenté par le courant électrique, personne ne sait jamais pour combien de temps. Le courant arrive et s’en va toujours subrepticement ». « Moundou : les ménages tirent le diable par la queue », renchérit Tchad et Culture qui précise que la capitale économique du Tchad est plongée dans un marasme économique sans précédent causé par l’abattement de salaires des fonctionnaires. « Malgré la baisse des prix des nouveaux produits agricoles, personne ne se bouscule devant les étals. La réduction du pouvoir d’achat des ménages a des répercussions sur les activités économiques », note la revue qui déplore la chute du pouvoir d’achat et une clientèle de plus en plus rare.  Une crise qui a pour principales victimes les enfants, selon nos confrères de Tchad et Culture. « Des enfants, le plus souvent très décharnés, les yeux enfoncés dans leurs orbites, sont emmenés pour la consultation. Plus de 70% de cas reçus sont ceux des enfants malnutris, soit au stade précoce, soit au stade très avancé », rapporte-t-il. « Rentrées scolaires 2018-2019 : les écoles publiques, toujours fermés », lance Le Sahel qui estime que cette situation est lamentable. « L’extrémisme auquel jouent le gouvernement et la plateforme syndicale a complètement grippé la machine éducative », déplore-t-il. Toutes ces situations ont conduit Le Pays à interpeller le chef de l’Etat. « Où êtes-vous, M. le Président ?», s’interroge-t-il. Pour votre hebdomadaire, « deux semaines après le lancement de la rentrée scolaire, les cours n’ont toujours pas repris.  Dans les couloirs des hôpitaux, l’absence du personnel soignant et des médicaments angoissent les malades, l’administration publique est à l’arrêt, dans  les familles la faim gronde, la classe politique observe en entendant le claquement des doigts d’un président qui a tous les pouvoirs, mais ne semble pas pressé de décanter ces situations qui font du Tchad un pays à l’arrêt », renchérit-il.

Le Progrès présente les chiffres du débordement des hôpitaux à la suite de cette crise. « Le palu a déjà tué près de 1000 personnes en 2018 », informe le quotidien. Pour lui, les données collectées par le service de surveillance épidémiologique entre la 1ère jusqu’à la 37ème semaine de l’année révèlent pour 939 254 cas suspects, 534 781 cas confirmés de paludisme sur un total de 892 825 cas testés. « Parmi tous ces cas, 922 décès sont enregistrés. Toutefois, comparativement à 2018, dont les collectes des données sont encore en cours, c’est l’année 2017 qui présente pour le moment les chiffres les plus effrayants de perte en vie humaine. Sur les 1500 000 cas diagnostiqués parmi les 1 700 000 cas de suspicion de paludisme au Tchad, 1033 000 ont été jugés positifs avec 2 088 cas de décès », rapporte-t-il. Une crise qui, ajoute Le Pays « accroit la débrouille ». « Depuis que le Tchad est en crise avec son corollaire de mesures d’austérité, l’on observe l’accentuation de la débrouille. Des mineurs trainant par terre des aimants à la recherche de pièces de monnaie, d’autres qui investissent les salles de jeu, tous à la recherche de l’argent »

« Constitution d’un rempart contre Boko-Haram : Déby réorganise le dispositif de défense dans le Lac », informe Le Progrès qui annonce le déploiement des forces de défense et de sécurité du Lac vers d’autres contrées. « Les forces de défense et de sécurité en lutte contre Boko-Haram seront déployées ailleurs et remplacées par d’autres équipes, pour plus d’efficacité. Des matériels et équipements sophistiqués seront déployés dans la zone, qui sera aussi désenclavée urgemment par des ponts et autres ouvrages pour des mouvements rapides de renforts et secours », complète le quotidien. « Après l’attaque terroriste au Lac-Tchad, Déby a fait une descente sur le terrain », renchérit Le Sahel. Pour l’hebdomadaire, le chef de l’Etat est venu monter le moral des troupes en avant guerre. « A cette occasion, il a instruit que la base des opérations de lutte contre le terrorisme situé à Bagassola soit déplacée à Kaïga-Kindjiria pour mieux assurer la sécurité des biens et des personnes dans cette partie du Tchad », ajoute-t-il.

« La concrétisation de l’accord avec la multinationale anglo-suisse de négoce : la restructuration de la dette de Glencore sur le Tchad tarde », informe Le Progrès. Selon ce quotidien, le début d’exécution de l’engagement de la multinationale anglo-suisse pour la restructuration de sa dette sur le Tchad tarde toujours. «Huit mois après la signature de l’accord, l’on attend toujours un début d’exécution de cet engagement. Dans les couloirs du ministère des Finances comme de celui du pétrole, tous les responsables préfèrent se claquemurer dans le silence que de s’aventurer sur ce terrain », précise le quotidien Le Progrès qui annonce que : « chaque fois qu’on veut aborder le sujet à ce niveau, même ceux qui dans l’ombre ont amené la société Glencore à revoir sa position vous renverraient toujours vers le ministère des Finances ». « Accord de restructuration de la dette de Glencore : où en est-on ? », s’interroge pour sa part La Voix qui précise que le protocole d’accord offre au Tchad deux ans de grâce de remboursement, la garantie de la soutenabilité de sa dette extérieure et le financement de son programme triennal avec le Fonds monétaire international (Fmi). « Mais aujourd’hui, beaucoup de Tchadiens veulent savoir si l’exécution de l’accord est à quel niveau », conclut-il. « Une très belle victoire », annonce pour sa N’Djaména Hebdo qui clarifie que : « la restructuration de la dette, entériné par un accord définitif signé le 28 juin 2018 par Glencore et le Tchad est une véritable bouffée d’oxygène pour les finances publiques devenues exsangues et qui prennent petit à petit un bol d’air avec les cours du brut qui ont commencé à remonter ». Pour l’hebdomadaire, « si la production actuelle de brut tourne autour de 11 cargos dont 4 pour la raffinerie de Djermaya et 7 pour le marché international, elle devra fortement augmenter autour de 20 cargos dès 2021 avec les projets engagés à travers le pays ».

Stanyslas Asnan