Comparée aux années précédentes, 2025 restera l’une des plus sombres pour les Tchadiens. Il y a eu des arrestations et procès politiques. L’année a été marquée par l’arrestation de plusieurs journalistes, dont notre directeur de publication, Monodji Olivier, poursuivi dans une affaire à caractère politique montée de toutes pièces pour « intelligence avec l’ennemi » et « atteinte à l’État ». Après quatre mois de détention, il a finalement été déclaré non coupable par le tribunal de grande instance de N’Djamena.
En mai 2025, c’est le leader du parti Les Transformateurs et ancien Premier ministre, Dr Succès Masra, qui a été arrêté avec plusieurs concitoyens. Accusé d’avoir diffusé un message haineux ayant entraîné des violences meurtrières à Mandakao, il a été condamné à vingt ans de prison. Souffrant de problèmes respiratoires, il n’a pas pu jusque-là bénéficier de soins appropriés.
Dans le même temps, le général Youssouf Boy, ancien Directeur de cabinet civil du chef de l’Etat a été emprisonné pour corruption. Condamné avec About Hachim Bouder, ex maire d’Amdjarass comme complice, ce dernier a été exfiltré pour « raisons médicales », Idriss Youssouf Boy malade continue à croupir à la maison d’arrêt de Klessoum.
Les secteurs éducatif et sanitaire ont été secoués par des grèves répétitives. À peine la rentrée entamée, les élèves ont passé trois mois à la maison avant de reprendre les cours. De nouvelles grèves sont annoncées si le décret 2850 sur le statut des enseignants n’est pas appliqué dans la loi de finances 2026. Les médecins, eux, réclament de meilleures conditions de travail et le paiement de leurs primes.
Les conflits et violences sont survenus. Le sang a coulé dans plusieurs conflits intercommunautaires, notamment au Hadjer Lamis, autour d’un puits d’eau, faisant de nombreuses victimes. Ces drames traduisent une gouvernance défaillante et un manque d’écoute des autorités face aux cris et aux larmes quotidiens des citoyens.
L’assassinat de Fulbert Mouanodji, cadre en poste dans l’Est du pays, reste non élucidé. Pourtant, il avait alerté sur les menaces pesant sur lui. Personne ne l’a secouru.
Des pertes culturelles, 2025 a également emporté l’artiste du peuple Ray’s Kim, figure montante et porte-parole des Transformateurs en octobre. Sa disparition laisse un vide dans le paysage culturel tchadien.
Bref 2025 est une année à oublier. Arrestations arbitraires, procès politiques, corruption, grèves, violences communautaires, assassinats impunis… autant de faits qui font de cette année un véritable cauchemar pour le pays. Vivement que 2026 apporte enfin joie et espoir aux Tchadiens.
La Rédaction


