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Spoliation foncière à Hilléhoudja : Maître Koimbaye dénonce des irrégularités dans la gestion des parcelles des rapatriés d’Arabie Saoudite

Spoliation foncière à Hilléhoudja : Maître Koimbaye dénonce des  irrégularités dans la gestion des parcelles des rapatriés d’Arabie Saoudite 1

Maître Mbaindingadim Koimbaye, avocat des Tchadiens expulsés d’Arabie Saoudite dans les années 1970, a animé ce samedi un point de presse au cours duquel il a vivement dénoncé ce qu’il qualifie de « manigances orchestrées » autour des terrains jadis attribués à ses clients par le président Ngarta Tombalbaye.

Selon l’avocat, ces ressortissants tchadiens, « rapatriés dans des conditions difficiles », avaient reçu du gouvernement de l’époque des parcelles au quartier Hilléhoudja afin de faciliter leur réinstallation au pays. Toutefois, « les troubles politiques de 1979 ont suspendu l’exercice de leurs droits fonciers », a-t-il rappelé.

Après plusieurs décennies d’attente et de démarches administratives, les bénéficiaires auraient finalement recouvré la pleine propriété de leurs terrains, d’après leur avocat.

Pour assurer une gestion collective, ils avaient mis en place une commission interne structurée en deux groupes, représentant respectivement 40 % et 60 % des ayants droit. Un accord de règlement à l’amiable, enregistré sous le numéro 0060AB devant le notaire Bongoro Théophile, avait confié le rôle d’arbitre à Souleymane Abdoulaye Tahir, assisté d’Ahmat Moussa Ali.

Mais d’après Maître Koimbaye, « la situation a dérapé lorsque l’arbitre désigné a outrepassé ses prérogatives ». Il accuse Souleymane Abdoulaye Tahir de s’être « arrogé unilatéralement des pouvoirs », allant jusqu’à « s’approprier certaines parcelles » et « redistribuer irrégulièrement d’autres terrains au profit de tiers ».

L’avocat évoque une « violation flagrante de l’accord notarié », accompagnée d’ une « spoliation foncière », d’un « abus de pouvoir » et d’un risque réel de porter atteinte à « la cohésion sociale » au sein des bénéficiaires.

Face à ces pratiques présumées, Maître Koimbaye a formulé plusieurs exigences : la suspension immédiate de Souleymane Abdoulaye Tahir de toute fonction liée à la gestion des parcelles ; l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante pour faire la lumière sur les accusations de malversations ; la restitution des terrains attribués irrégulièrement à des tiers ; Et  la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance transparent et inclusif, garantissant une représentation équitable des deux groupes signataires.

« La terre est un droit fondamental », a rappelé l’avocat, réaffirmant que ses clients « ne réclament rien d’autre que le respect de la légalité et la protection de leurs droits historiques ». Tout en se disant ouvert au dialogue, Maître Mbaindingadim Koimbaye affirme une « détermination ferme à faire éclater la vérité et à obtenir justice » pour ses clients.