L’Afrique célèbre ce 18 novembre 2025 la 35e édition de la Journée africaine de la statistique (JAS). Instituée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) en 1993, cette journée annuelle vise à sensibiliser le public à l’importance cruciale des données fiables pour le développement du continent.
Le thème de cette année, « Tirer parti des innovations en matière de données et de statistiques pour promouvoir une société juste, pacifique, inclusive et prospère », fait écho à celui de l’Union africaine pour 2025, qui est centré sur la justice et les réparations pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine
Dans un contexte de défis croissants, où plus d’un Africain sur cinq a souffert de la faim en 2024 et où l’instabilité gagne du terrain dans le Sahel, les données sont un outil indispensable pour orienter des politiques publiques efficaces.
Cependant, des lacunes persistent. Les statistiques relatives à l’Objectif de développement durable 16 (paix, justice et institutions efficaces) restent insuffisantes dans de nombreux pays, rendant difficile le suivi des progrès réels.
La modernisation au cœur de la stratégie
Pour combler ces déficits, plusieurs États investissent dans la modernisation de leurs systèmes statistiques. Le Ghana utilise désormais des entretiens téléphoniques assistés par ordinateur pour une collecte de données plus rapide, tandis que l’Ouganda harmonise ses données administratives. Ces efforts sont également soutenus par des partenaires internationaux et des programmes d’enquête, comme celui sur l’ODD 16 développé par des agences onusiennes.
L’innovation technologique, un atout majeur
L’innovation technologique offre un potentiel immense. L’intelligence artificielle (IA), l’exploitation des données mobiles et les systèmes biométriques transforment la gouvernance et la prestation de services en Afrique.
Ces outils permettent de collecter, d’analyser et de diffuser des données avec une rapidité et une précision inédites. Toutefois, les experts appellent à renforcer les cadres juridiques et institutionnels afin de garantir une utilisation éthique et durable de ces données massives.
En investissant davantage dans l’innovation statistique, les pays africains pourront produire des données plus fiables et inclusives, essentielles pour construire une société plus juste, pacifique et prospère, en ligne avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
