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Les syndicats maintiennent la grève et exigent des garanties avant toute reprise du travail

Les syndicats maintiennent la grève et exigent des garanties avant toute reprise du travail 1

Les syndicats maintiennent la grève et exigent des garanties avant toute reprise du travail

Les militants de la plateforme syndicale revendicative ont tenu leur assemblée générale ce mardi 13 mars 2018 à la bourse du Travail. L’objectif : faire le compte rendu des négociations avec le cabinet civil de la présidence du Tchad pour une sortie de crise.

Les propositions du cabinet civil sont loin de convaincre les travailleurs. Ce qui a obligé l’assemblée générale de maintenir la grève et d’exiger des garanties avec l’Etat avant toute reprise de travail.

Cette troisième assemblée générale extraordinaire a mobilisé de centaines de travailleurs tchadiens issus de la plateforme syndicale revendicative composée de l’Union des syndicats du Tchad, du syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur, de la confédération intersyndicale du Tchad, et le Syndicat national des médecins du Tchad. La tension est vive surtout avec la signature d’un accord provisoire signé à la veille entre le gouvernement et une partie du Synecs pour la reprise des cours dans les universités du Tchad. Le président national du Synecs tente de calmer la foule très en colère. « Je vous rassure, le Synecs reste et demeure dans la plateforme. C’est un accord des lâches. Pour cela, le bureau national ne se reconnait pas ce prétendu accord. Donc, la grève se poursuit », tranquillise le président du Synecs Dr Guirayo Jérémie. Ces propos ont galvanisé les militants et ont aussi suscité un tonnerre d’applaudissement.  C’est dans cette atmosphère un peu détendu que le porte-parole de la plateforme Barka Michel a fait  le compte rendu des rencontres avec le cabinet civil de la présidence du Tchad.

Pour Barka Michel, le cabinet propose un accord pour une sortie de crise. Cet accord prévoit l’engagement de l’Etat tchadien à restituer les salaires coupés depuis le mois de janvier 2018. Cela se justifie par l’engagement des institutions de Breton Wood à soutenir financièrement le gouvernement tchadien à partir du mois de mai afin de juguler la crise financière qui frappe le pays de plein fouet.  En outre, le décret 687 serait abrogé. En retour les syndicats devront reprendre le travail pour permettre aux services publics de fonctionner. Mais cette proposition a provoqué l’indignation des travailleurs qui voient en cela une manœuvre du gouvernement de casser le mouvement de grève. « On ne peut croire à ce gouvernement qui n’a cessé de nous prouver sa mauvaise foi », fulmine un militant. « C’est un leurre », affirme un autre syndicaliste. Finalement, aucun compromis n’est trouvé. S’il faut accepter ou refuser cette proposition du Cabinet civil de la présidence, l’assemblée générale va en décider à la prochaine rencontre. Néanmoins, l’Assemblée générale a exigé de garanties avant toute signature d’un accord. Pour les syndicats, il faut que les 31 000 fonctionnaires qui n’ont pas été payés soient servis dans le délai, que les salaires soient restitués avant toute reprise de travail. Par conséquent, les syndicats maintiennent la grève. Ils appellent au boycotte du recensement qui a débuté depuis ce lundi 12 mars 2018. « Mes chers camarades, n’allez pas vous faire recenser tant que la plateforme syndicale revendicative ne donne pas un mot d’ordre », informe Barka Michel, porte-parole de la plateforme.

Asnan Non-Doum Saturnin