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Urgence humanitaire : le PAM alerte sur l’aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest et du Centre

Urgence humanitaire : le PAM alerte sur l’aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest et du Centre 1

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a ce vendredi 9 mai 2025, tiré la sonnette d’alarme alors que les conflits persistants, les déplacements de population, la détérioration de la situation économique, ainsi que les conditions météorologiques extrêmes récurrentes en Afrique de l’Ouest et Centrale, poussent des millions de personnes vers des niveaux d’urgence de la faim (IPC4).

Selon les dernières estimations du Cadre Harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et Centrale, plus de 36 millions de personnes peinent à satisfaire leurs besoins alimentaires et nutritionnels de base, un chiffre qui devrait dépasser 52 millions pendant la période de soudure de juin à août 2025, dont près de trois millions en situation d’urgence (IPC4). Par ailleurs, 2 600 personnes au Mali risquent d’être confrontées à une situation de faim catastrophique (IPC5).

Les conflits persistants ont déplacé de force plus de 10 millions de personnes parmi les plus vulnérables de la région, dont 2,4 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile, au Tchad, au Cameroun, en Mauritanie et au Niger. Près de huit millions d’autres ont été déplacés à l’intérieur de leurs pays, principalement au Nigeria et au Cameroun. Beaucoup ont été coupés de leurs moyens de subsistance, ayant abandonné leurs fermes et pâturages à la recherche de nourriture et de refuge.

L’inflation alimentaire, exacerbée par la hausse des prix des denrées et des carburants, a fait grimper les niveaux de l’insécurité alimentaire au Ghana, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter au Nigeria, au Tchad, au Niger et au Cameroun, rendant les aliments nutritifs hors de portée des plus vulnérables.

Dans le même temps, les conditions météorologiques extrêmes récurrentes, en particulier dans le Sahel central, le bassin du lac Tchad et en République centrafricaine, érodent la capacité des familles à se nourrir. Rien qu’en 2024, les inondations ont touché plus de six millions de personnes dans la région.

« Aujourd’hui, 5 millions de personnes risquent d’être privées d’assistance alimentaire vitale si un financement urgent n’est pas reçu »

Alors que les besoins humanitaires atteignent un niveau historiquement élevé, les ressources nécessaires pour mettre en place une réponse efficace à grande échelle ne suivent pas le rythme.  « Nous sommes à un moment décisif où des millions de vies sont en jeu. Sans financement immédiat, le PAM sera contraint de réduire davantage le nombre de personnes à nourrir et la taille des rations alimentaires à distribuer. Les conséquences seront dévastatrices ; la plupart des communautés déjà en crise, ont été contraintes de vendre leurs derniers biens et de sauter des repas, ce qui pourrait avoir des effets négatifs à long terme sur leur santé et leur vie », a averti Margot van der Velden, directrice régionale du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.

Le  PAM alerte qu’aujourd’hui , cinq millions de personnes risquent d’être privées de l’assistance alimentaire vitale si un financement urgent n’est pas reçu.

Entre juin et août 2024, le manque de financement a déjà contraint le PAM à apporter de l’assistance à 7,3 millions de personnes au Sahel, soit seulement 60 % de l’objectif visé par l’organisation, et beaucoup ont reçu des rations réduites.

L’insuffisance des financements menace également les opérations du Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) géré par le PAM au Mali et au Nigeria.

Le Programme Alimentaire Mondiale a besoin de toute urgence de 710 millions de dollars pour continuer à fournir une aide vitale aux plus vulnérables de la région au cours des six prochains mois (mai-octobre 2025).