Edito

Edito N° 010

La nouvelle donne politique

Ainsi, la promesse de l’uppercut a marché. Déby Itno aura réussi à se faire réélire pour la cinquième fois de suite et la quatrième fois au premier tour. Cette victoire, quoi qu’on en dise, ne sera pas comme les autres et impose au pouvoir de se réajuster. Même si l’hypothèse d’une crise post-électorale reste de mise, il faudra à partir du 22 avril considérer que le paysage politique a changé poussant presque vers la sortie des personnalités comme Kassiré Coumakoye, dernier de fait, Mahamat Brahim Yesko s’étant retiré.

Le gouvernement de salut national annoncé par l’opposition ne sera pas annoncé sous peu. A lire entre les lignes, il s’agit d’une menace qui sera agitée régulièrement dans le débat     politique post 10 avril mais ne sera mis en exécution qu’en cas d’extrême. On n’y est pas encore.

A armes inégales, le Mps aura plutôt reculé en termes de pourcentage passant de plus de 80%en 2011 à 61,56% malgré l’importance des moyens qu’il a déployé pour sa campagne. Une campagne au cours de laquelle les    responsables des délégations du candidat de l’alliance ont subi les avanies des populations assez remontées. Là se trouve le message politique et à faire l’autiste, l’Alliance risquera de perdre gros aux législatives.

Surtout que dans le sud, le maire de Moundou, Laoukein    Kourayo Mbaiheurem, véritable révélation de ce scrutin verra son appétit s’aiguiser, lui à qui on ne prêtait pas d’ambitions au-delà des rives du Logone. Aujourd’hui, le président de la Ctpd (Convention tchadienne pour la paix et le développement) est la nouvelle figure du pays Sara surclassant Djimrangar Dadnadji et Gali Ngoté Gatta. Même Yorongar devra désormais s’inquiéter pour ses 301 puits.

Pour la jeunesse montante, la première a été riche en leçons. Malloum Yoboïdé, Djimet Clément Bagaou,  Brice Mbaimon et Abdoulaye Mbodou Mbami, tous   quarantenaire auront mesuré la charge d’une ambition présidentielle et se trouvent à la   croisée de chemins. Leurs avenirs politiques dépendront de leurs choix. Deux options : rallier et espérant se refaire une santé financière et éroder leur électorat ou résister en risquant de s’effondrer faute d’argent. Sachant qu’il faut se tenir prêt pour les législatives même si on n’a pas encore de date.

La Rédaction