Edito

Du bon usage de l’argument sécuritaire

Du bon usage de l’argument sécuritaire 1

Félix Tshisekedi Tsilombo, président de la Rdc et facilitateur désigné par la communauté économique des états de l’Afrique centrale (Ceeac) séjourne pendant 48 heures à N’Djaména pour « faire baisser les tensions » et aider à aboutir à une fin de transition acceptée par tous.

Mais à peine a-t-il posé les pieds sur le sol Tchadien que les principaux acteurs de la crise tchadienne ont effectué des sorties qui rendent impossible la mission du fils de Étienne Tshisekedi.

Succès Masra qui a transmis une offre de paix après son audience de Kinshasa exige que la communauté internationale entre de plein pied dans le processus de transition si l’on veut parvenir à des élections justes et apaisées. Fin de non-recevoir de la part du pouvoir qui lui demande de rattraper le processus déjà bien avancé, de la marche vers le retour à l’ordre constitutionnel. Le référendum prévu pour novembre est repoussé d’un mois. Si les prévisions de l’équipe de Limane Mahamat tiennent la route, le Tchad aura une nouvelle constitution le 26 décembre prochain.

Quid donc des revendications des magistrats, en grève depuis trois semaines pour demander le respect du pouvoir judiciaire ? Quid de ces nombreux partis politiques, dont certains ont soutenu la transition, qui exigent plus de transparence, d’équilibre et d’équité dans la gestion de la transition ? Quid des recommandations de l’Union Africaine, dont le président de la commission a rappelé cette semaine encore qu’il est hors de question que les dirigeants de la transition soient candidats ? Ce sont des réponses à ces questions qui sont attendues en cette semaine décisive.

Pour Mahamat Kaka qui a choisi de « foncer tête baissé » vers la confiscation du pouvoir, seules les méthodes brutales permettront d’arriver à ses fins. La communauté internationale le laissera-t-il faire au nom de la stabilité et de l’argumentaire sécuritaire ? Ce sera le pire des choix parce que ni le semblant de réformes dans lequel il s’est engagé, ni la menace de changer de partenaire stratégique en cas de pressions ne sauveront le Tchad. Le tout sécuritaire ne marchera plus. Les Tchadiens méritent de vivre la démocratie et un bon ami nous l’a rappelé il n’y a pas longtemps.

La Rédaction