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« L’année passée il y’a eut des inondations mais cette année on va avoir pire parce qu’il manque de vision », Tamita Djidingar

« L’année passée il y’a  eut des inondations mais cette année on va avoir pire parce qu’il manque de vision », Tamita Djidingar 1

S’adressant aux membres du bureau du groupe de la Banque mondiale au Tchad  dans le cadre de la semaine du savoir de l’institution, le président  du Haut conseil des collectivités autonomes et président de l’Association des autorités traditionnelles et culturelles du Tchad (Hccatc) Tamita Djidingar  n’est pas passé par quatre chemins. Le développement et la prospérité, c’est pourquoi et c’est pour qui, questionne Tamita Djidingar.

«On a tendance à penser que se développer ou développer son pays reviendrait à se baser sur des copies de ce qui se fait ailleurs et les implanter chez soi ». « Le développement c’est d’abord l’homme, le capital humain ensuite les ressources nécessaires si elles sont bien gérées et enfin la gouvernance », affirme le président du Hccatc qui poursuit , « Si on n’a pas une vision de ce qu’on veut faire, on va tourner en rond. Il faut qu’on sache exactement quelles sont les préoccupations de notre environnement, notre pays ». Etayant son propos, il prend pour exemple la ville de N’Djamena. « On n’arrive même pas à gérer les déchets, les ordures ménagères. Quand nous entrons en profondeur dans nos quartiers, l’environnement, la collecte des ordures pose véritablement des problèmes et on se fiche de la loi », lance sans ambages le chef du Haut conseil qui pointe la gravité de la situation. « Quand une civilisation n’arrive pas  à  gérer ce qu’elle produit, c’est une situation très grave. Au lieu de nettoyer la voie publique, c’est plutôt là qu’on entasse les déchets. Chaque personne amène ses déchets et les y abandonne. La mairie elle-même quand elle fait les travaux de curage, les déchets sont abandonnés sur place », s’indigne sa majesté  qui prévient,  « L’année passée il y’a eu des inondations mais cette année on va avoir pire parce qu’il manque de vision ».

Pour lui , le Tchad doit apprendre à planifier. « Il nous faut repenser ce que nous voulons pour que notre pays puisse avancer. Il faut une capacité de gouverner avec un minimum de vision sinon les ressources ne nous serviront absolument à rien. Les ressources ne pourront être que dépensées mais ne pas être orientées pour qu’on puisse  dégager les priorités  pour construire un schéma pour le développement »,  conclut-il.

ABC