Edito

Edito N°057

Edito N°057 1

Laissez Pahimi tranquille!

Ainsi, Abdérahim Younous, ministre de l’élevage et des productions animales est le deuxième membre du gouvernement à avoir été déchargé dix-neuf jours après le remaniement du 25 juillet 2017. Sa faute (Lire en indiscret), le manque de diligence dans le suivi de ses dossiers. Quelques jours avant, c’est son collègue de l’Environnement, Brah Mahamat qui a été viré pour les mêmes raisons.

Deux faits qui inspirent à l’observateur l’analyse suivante. En haut lieu, on a décidé de continuer avec l’attelage tel quel et les chevaux boiteux seront simplement délestés… Confidence d’un ministre repris presque in extenso. « La tête de Djiddo (Ndlr : Abdoulaye Sabre, ministre secrétaire général du gouvernement qui lit souvent les décrets) dans le 20h est pour nous un mauvais présage ». Explication : Quand le ministre Sgg apparaît à la télé dans le 20h, nous nous demandons qui est encore viré? Samir Adam, du temps où il occupait les mêmes fonctions sous la Primature de Emmanuel Nadingar a dû jouer le même rôle, annoncer « les mis fins » de ses collègues.

Pour reprendre le fil de l’analyse, c’est dire qu’Idriss Déby a décidé de continuer avec son Premier Ministre que des folles rumeurs ont annoncé sur le départ courant juin. Des scénarii les plus improbables ont été présentés pour faire croire que le          « Coq blanc » était sur le départ et une liste des candidats à sa succession a même circulé. Tel un sphinx, le fils de Gouin a rebondi et semble encore avoir la confiance du chef. Oui encore…

Pour ses défenseurs, il n’y a en vérité rien à reprocher à Pahimi qui a réussi à gérer les mesures d’austérité, faire plier les syndicats et réaliser d’importantes économies au trésor public exsangue. Les mesures impopulaires de son gouvernement sont en passe d’être complètement avalées et si les fruits tiennent la promesse des fleurs, d’ici l’automne, d’importantes masses d’argent seront déversées sur le compte du Tchad, même si elles seront quantitativement, moindres que celles du temps du boom pétrolier. En somme, le pilote Pahimi aura presque réussi à traverser la zone de turbulence et les cris d’orfraie et autres « manigances » des pontes du Mps pour forcer la main au président-fondateur n’auront eu que l’effet de l’eau sur les plumes d’un canard.

La vraie fausse rumeur sur la confrontation avec des opérateurs économiques sur des prétendues pots de vins, les fiches les plus surréalistes sur la fortune supposée du chef du gouvernement, les fuites organisées dans la presse pour démontrer un certain « goût immodéré pour l’argent » n’ont pas produit l’effet escompté.

Le limogeage des deux membres du gouvernement ces dernières semaines, la suppression du secrétariat d’état à la santé sont des signes à décrypter. Pour nous, Idriss Déby semble dire à tous ceux qui scrutent la perspective d’un changement à la tête du gouvernement que le sujet n’est pas à l’ordre du jour. En français facile, le chef semble dire « laissez Pahimi tranquille. Ce qu’il fait jusque-là est bon. C’est moi qui le lui ai ordonné ». Circulez !

 

La Rédaction