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Le calvaire des retournés du site de Gaoui

Le calvaire des retournés du site de Gaoui 1

Le calvaire des retournés du site de Gaoui

La grosse pluie qui s’est abattue sur la ville de N’Djaména le soir du mardi 27 juin 2017 a commis d’importants dégâts matériels dans les différents quartiers de ladite ville. Sur le site des retournés de  Gaoui dans le 10ème arrondissement, plusieurs familles sont restées sans abri.

 Ce sont au total 70 tentes qui ont été détruites par le vent. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées minus de pelles, pioches et barre à mine s’activent à réfectionner leurs tentes. Les valises, les draps, ustensiles et bien d’autres matériels sont exposés au soleil. La mosquée construite à base de matériels rudimentaires est complètement emportée par le vent. Les livres saints sont étalés au soleil par le muézin au parvis de ce lieu. Les latrines sont totalement remplies par les eaux de pluies. Entretemps les habitants défèquent tout autour de leurs tentes et aux pieds des forages. Situation qui  inquiète les occupants par rapport aux  maladies diarrhéiques.

Le calvaire des retournés du site de Gaoui 2

 Les retournés et refugiés dudit site ne cachent pas leur indignation par rapport leur situation qui se détériore au jour le jour : « Nous sommes désolés de notre situation. Nous demandons au gouvernement tchadien de nous trouver de solutions durables. La location des maisons n’est pas mauvais mais nous sollicitons plutôt les activités génératrices de revenu pour notre intégration durable », estime un chef de ménage en plein reconstruction de sa tente. D’autres réclament leur appartenance à la patrie tchadienne et exigent une assistance répondant aux difficultés.  « Nous sommes originaires du Tchad. Nous avons regagné notre patrie, mais nous sommes abandonnés par nos concitoyens. Nous demandons au gouvernement tchadien de songer à nous et aux humanitaires de voler à notre secours », se plaint Mariam devant sa tente démolie par le vent. « Je crains le pire. Si rien n’est fait, je ne sais où loger mes enfants », se lamente une mère de cinq enfants devant les décombres de sa tente.

Le calvaire des retournés du site de Gaoui 3

Le site de Gaoui est composé des réfugiés de différentes nationalités et les retournés tchadiens de la Centrafrique suite à la crise politique que connait ce pays depuis 2014. Il compte 700 tentes, réparties en 20 blocs où habitent 1437 familles, soit 4973 personnes. 224 familles sont sans abri soit plus de 500 personnes sur lesquelles s’ajoutent celles de 70 tentes détruites par le vent de ce mardi. Les délégués des 20 blocs s’attellent à recenser les dégâts de ce vent et autres difficultés auxquelles font face leurs communautés.

 

Doumtardome Lazare