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A N’Djamena, les ouvriers peinent à gagner des marchés

A N’Djamena, les ouvriers peinent à gagner des marchés 1

A N’Djamena, les ouvriers peinent à gagner des marchés

 La plupart des ouvriers à N’Djaména passent leur temps à la longueur de journée dans les places publiques pour chercher le travail. Les ronds-points, sous les viaducs et  les parvis de la grande Mosquée sont des habituels endroits où ceux-ci attendent l’emploi journalier pour leurs subsides.

Réparation des ampoules endommagées, opération des mures fissurés, curage des latrines, soudure des fuites électriques dans les ménagers sont entres autres les activités de ces viveurs. Ces travaux se payent en fonction de leur grandeur et par la philanthropie des clients, de 2500F à 15000 FCFA. Mais  la crise financière et surtout la saison des pluies aggravent la situation des demandeurs.

 Il est 13heures ce samedi 24 juin 2017, au rond-point Hamama maçons, menuisiers, électriciens, plombiers…. jeunes élèves et diplômés sans emploi ainsi que personnes âgées menus de divers matériels. Truelles marteaux, clés, tenailles niveaux attachés dans des petits sacs prennent d’assaut les abords. Chacun devant son sac de matériels, air attentif dans tous les sens.  Subitement, un véhicule vient se stationner juste devant eux. Ceux-ci accourent de toute vitesse. « Patron vous voulez les maçons ou les plombiers ? », Interrogent-ils le monsieur qui sourit tranquillement dans son véhicule. « Où sont les électriciens ? », lance-t-il. Deux jeunes se sont présentés à lui. Après une discussion, ils quittent pour le travail.

Les autres qualifient cet emploi d’une manne : « c’est une grande chance pour eux aujourd’hui. Nous sommes là depuis une semaine, personne n’a eu un petit boulot. Cela est tombé pour eux comme une manne, surtout que nous sommes un samedi encore », commente Garba avec son marteaux en main.

Cette même attente s’observe visiblement aux abords de la grande Mosquée. Un parterre de personnes est couché à l’ombre de mures. Ceux-ci viennent des quartiers périphériques. « Il est très difficile maintenant d’avoir même de petites activités. Je suis à Walia, je sors souvent à 5 heures pour venir attendre. Mais des fois je reste deux trois jours sans travailler. Pourtant je suis père de famille et locataire », se lamente l’un des ouvriers assis sur  son sac de matériels à quelques mètres de là.

Les ouvriers musulmans ne savent comment célébrer la fête de ramadan avec leur famille. « On  ne se comprend pas avec ma femme puisque je n’ai pas pu honorer mon devoir religieux avec elle. Depuis une semaine je cours derrière mes patrons ne ce serait-ce  avoir quelque chose à ma famille. Ils me disent toujours qu’ils n’ont pas d’argent », se plaint Adoum.    

Doumtardome Lazare.