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Les derniers adieux à Orédjé Narcisse

Les derniers adieux à Orédjé Narcisse 1

Tué le 20 octobre dernier, lors des manifestations contre la prolongation de la transition, les obsèques de notre confrère journaliste à la radio Cefod, Orédjé Narcisse, se sont déroulés ce vendredi 28 octobre 2022 au domicile familial au quartier Walia.

A 9 heures, la dépouille de Narcisse Orédjé est déjà conduite à Walia dans le domicile familial. Parents, voisins, amis, confrères et collègues, personne ne peux retenir ses larmes. Les pleurs se mêlent aux chants religieux. Peu après 10 heures, le cercueil de Orédjé Narcisse est ouvert pour une dernière visite. L’émotion est grande pour ceux qui ont connu et côtoyé Narcisse.

En suite vient le moment de témoignages. Parents, voisins, amis, confrères et collègues se sont relayés pour témoigner la « grandeur » de cet homme et lui rendre les derniers adieux. Les anciens camarades de Narcisse du département des médias audiovisuels de l’Institut universitaire des sciences et techniques d’Abeché (Iusta) réclament justice pour leur ancien condisciple. « Vos militaires nous tuent, ils viennent de tuer Narcisse. Nous, diplômés de la coordination Iusta-Onrtv, réclamons du gouvernement dont le chef est d’ailleurs journaliste, justice pour Orédjé Narcisse », réclament-ils par la voix de leur porte-parole Masrabaye Blaise. Au cas contraire, ils menacent d’utiliser tous les moyens légaux à leur disposition pour obtenir cette justice.

Pour le secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens, Leubnoudji Tah Nathan, dit pleurer un professionnel, tombé plume en main. Il soutient que ce n’est pas une balle perdue mais plutôt un acte intentionnel. « Narcisse a été atteint dans l’organe le plus vital, le cœur, par une balle. C’est trop précis pour être une simple coïncidence ou une balle perdue », affirme Leubnoudji Tah Nathan qui fustige les brutalités que les journalistes subissent à chaque manifestation. « Nous sommes les soldats de la vérité, nous sommes les soldats au service de la population. Nous n’avons pas de couleur, pas d’appartenance. Nous ne demandons pas mieux que d’être libre. Un journaliste qui tombe s’en est toujours de trop. Nous demandons que justice soit faite », complète-t-il.

Le Centre d’études et formation pour le développement (Cefod) où Orédjé Narcisse est employé, perd un « journaliste complet, un tout en un. Toujours flexible et prompte à exécuter les tâches qui lui sont confiées », relève le secrétaire général du Cefod, Banat Mamoud.

Né en 1991, Orédjé Narcisse est mort à seulement 31 ans. Il laisse derrière lui, une veuve et un orphelin d’à peine 1 an et 5 mois. C’est Kournari que Narcisse Orédjé est enterrée.

Nadjita Namlengar