Politique

« L’absence de l’UA à la clôture du Dnis et à l’investiture de Mahamat Kaka peut s’expliquer par une tentative de se racheter… »

« L’absence de l’UA à la clôture du Dnis et à l'investiture de Mahamat Kaka peut s’expliquer par une tentative de se racheter… » 1

Interrogé sur l’absence de l’Union Africaine à la clôture du dialogue national inclusif et souverain (Dnis) et l’investiture du président de la transition Mahamat Idriss Déby Itno, le musicien et homme des lettres Kaar Kaas Sonn estime que l’organisation tente de se racheter.

« L’Union Africaine s’essaie au jeu de la cohérence, car elle en a besoin pour reconquérir le peu de crédibilité qui lui reste encore aux yeux des Africains. Vous savez, la situation tchadienne est un cas d’école où l’institution continentale a fait une valse incompréhensible. Certains observateurs ont cru savoir que c’est en raison de l’origine du président de la commission M. Faki, proche parent de la famille qui règne au Tchad. La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, de 30 janvier 2007 à Addis-Abeba, et entrée en vigueur le 15 février 2012 consacre les principe de l’Etat de droit ainsi que celui du « rejet et (de) la condamnation des changements anticonstitutionnels ».

L’UA souligne que « les changements anticonstitutionnels constituent l’une des causes essentielles d’insécurité, d’instabilité, de crise et même de violents affrontements en Afrique ». Il s’agit (art 2) « (d’) interdire, rejeter et condamner tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans tout Etat membre comme étant une menace grave à la stabilité, à la paix, à la sécurité et au développement ». Elle va loin (article 3) disposant que « les Etats parties s’engagent à mettre en œuvre la Charte conformément aux principes énoncés », dont celui de « L’accès au pouvoir et son exercice conformément à la Constitution de l’Etat partie et au principe de l’Etat de droit ».

Il rappelle que le président de la commission avait bien prévenu, à l’ouverture desdites assises que les autorités de la transition pouvaient « foncer la tête baissée, mais elles n’iraient pas bien loin, car, l’Union africaine pourrait user de l’art. 5 de la Charte et prendre rapidement des sanctions : « Les Etats parties prennent les mesures appropriées afin d’assurer le respect de l’ordre constitutionnel, en particulier le transfert constitutionnel de pouvoir ».

L’enjeu d’après Kaar Kaas Sonn est africain en général et tchadien en particulier. « Si l’Union africaine ne se montre pas à la hauteur, cela pourrait amener le peuple tchadien à se radicaliser contre la communauté internationale qui se satisferait de voir les Tchadiens se sacrifier sur les théâtres de guerre contre le djihadisme tout en étant otage d’une junte militaire et clanique. Les tchadiens attendent que l’Union africaine fasse plus et adopte des sanctions pour donner le signal aux autres organisations », ajoute-t-il.