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Rsf alerte sur des menaces qui pèsent sur les journalistes qui couvrent les conflits intercommunautaires au sud du Tchad

Rsf alerte sur des menaces qui pèsent sur les journalistes qui couvrent les conflits intercommunautaires au sud du Tchad 1

Dans un communiqué de presse, Reporters sans frontières alerte sur la restriction des libertés des journalistes et les menaces qui pèsent sur eux pendant la couverture des conflits éleveurs et agriculteurs au sud du Tchad. Rsf appelle les autorités à protéger le libre exercice du journalisme.

Selon le communiqué du Rsf, deux journalistes ont été arrêtés et placés en garde à vue entre le 8 et le 12 août 2022, avant d’être finalement libérés, pour avoir réalisé des reportages sur les tensions persistantes entre éleveurs et cultivateurs au sud du Tchad. « Journaliste à la radio La Voix du paysan à Doba, au sud du Tchad, Janvier Mouatangar a été arrêté le 8 août par des gendarmes après la diffusion d’un reportage sur la destruction de 24 champs par des bœufs appartenant à des éleveurs. Il a été libéré le lendemain », informe le communiqué. Dans des conditions similaires, « le rédacteur en chef de radio Gaya Tcholwa, Anner Sabartang, a été arrêté par la gendarmerie le 10 août sur ordre du préfet après avoir diffusé, dans un groupe WhatsApp, un reportage sur le mécontentement des populations face à la nomination par le préfet d’un chef traditionnel nomade arabe. Menotté et soumis à un long interrogatoire, le journaliste a été libéré après une garde à vue de deux jours et une inspection méticuleuse de son téléphone, toujours confisqué »

Témoins des récurrents conflits éleveurs-agriculteurs, « les journalistes, travaillant pour plusieurs médias dans ces localités situées à des centaines de kilomètres de la capitale N’Djamena, redoutent de plus en plus de les couvrir à cause des représailles, tant de la part des protagonistes eux-mêmes que de l’administration locale. Les professionnels des médias, notamment des médias privés, sont régulièrement empêchés par les autorités locales de rendre compte de ces affrontements intercommunautaires. Considérés comme des “dénonciateurs”, ils sont obligés de demander l’autorisation des autorités avant de collecter et diffuser des informations sur ces événements », explique Reporters sans frontières.

Rsf demande aux autorités de protéger l’exercice du journalisme et rejoint l’Ujt pour dénoncer toutes les arrestations et détentions arbitraires de journalistes.

Le Tchad occupe la 104ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

Nadjita Namlengar