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« L’Etat doit choisir entre un individu et toute une communauté »: Me Alain Kagombé

« L'Etat doit choisir entre un individu et toute une communauté »: Me Alain Kagombé 1

Le conseil de la communauté zaghawa Me Alain Kagombé demande aux autorités de transition de laisser la justice faire son travail dans l’affaire Abel Maïna contre la communauté zaghawa, qui menace de boycotter le Dni.

Les faits remontent au moment où l’actuel conseiller à la primature et ambassadeur de la paix à la mairie de N’Djaména était en France. Abel Maïna a proféré d’après le conseil de la communauté zaghawa « des injures à caractère tribal et éthique. Lorsque Abel Maïna était en dehors du Tchad, il faisait des audios, des vidéos et des écrits traitant sans distinction tous les zaghawa tantôt de voleurs, tantôt de violeurs et tantôt des criminels ».

Pour l’avocat, l’ex activiste a dit des choses gravissime contre la communauté zaghawa. « Il a invité les autres communautés à se lever contre la communauté zaghawa », ajoute-t-il.
Le comble, dénonce-t-il, après la plainte de la communauté zaghawa pour injures à caractère tribal et incitation a la haine, le procureur de la République a placé contre toute attente le dossier sans suite. « Lorsque les convocations ont été servies à Abel Maïna, des mains invisibles agissant dans l’ombre ont fait pression sur le parquet qui a retiré la plainte sans toutefois que les parties ne soient auditionnées sur procès-verbal régulier. Un juge d’instruction a été saisi par les mêmes procédés mais on fait entorse à la justice pour que la procédure n’avance plus et la raison principale serait le dialogue national inclusif », complète-t-il.
Face à cette situation, la communauté par la voix de son conseil menace de boycotter les assises du 20 août prochain, si l’affaire ne suit pas son cours. « La communauté zaghawa qui s’est sentie deux fois injurier, d’abord par Abel Maïna puis par la justice tchadienne, invite les autorités tchadiennes à choisir entre un individu et toute une communauté en laissant la justice faire son travail. Sinon, en date du 20 août, jour du dialogue national inclusif, femmes, hommes, enfants, adultes et vieillards de la communauté zaghawa viendront au palais du 15 janvier pour boycotter le Dni », annonce-t-il.
Pour la communauté zaghawa, il est hors de question d’aller à ce dialogue tout en créant des frustrations. « Si l’État a décidé de pardonner à Abel Maïna tout ce qu’il lui a fait, ce n’est pas le cas de la communauté », conclu Me Alain Kagombé.

Stanyslas Asnan